Mourir de vieillesse, qu’est-ce que ça veut dire ?
09 septembre 2022
L’espérance de vie s’allonge dans les pays riches, où nombre de personnes décèdent après 90 ans. C’est le cas emblématique d’Elisabeth II, la reine d’Angleterre pendant 70 ans, qui s’est éteinte ce 8 septembre, de « vieillesse ». Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ?
En 2021, l’espérance de vie était en France de 79,4 ans pour les hommes et 85,5 ans pour les femmes. Des âges équivalents à ceux des autres pays européens. Au Royaume-Uni, Sa Majesté la reine a largement dépassé cet âge moyen en s’éteignant hier à l’âge de 96 ans.
La raison précise de son décès n’a pas été rapportée mais il est suggéré qu’à son âge, la vieillesse ait simplement fini par l’emporter. Pourtant, cet état, lié à un âge avancé, n’entre pas dans les causes de mortalité listées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ne constitue pas non plus une cause de décès officielle. Alors de quoi meurt-on quand on meurt de vieillesse ?
Polypathologies
Une étude menée par une équipe du King’s College de Londres publiée en 2014 s’est penchée sur la fin de vie des centenaires britanniques entre 2001 et 2010. Et sur les causes de leur décès. Les chercheurs ont constaté qu’une personne sur cinq décédée après 100 ans est morte de pneumonie. Autres causes rapportées : attaque cérébrale, maladies cardiovasculaires…. Dans 75% des cas, les médecins estiment que l’âge avancé est en réalité, une cause favorisant le décès, puisque l’organisme est fatigué, usé, le système immunitaire fragilisé.
« Mourir de vieillesse, ça veut un peu tout et rien dire. Derrière, on a bien souvent des causes uniques ou polypathologiques », estime la chercheuse en thanatologie Juliette Cazes, citée par le journal en ligne Slate. En clair « plusieurs pathologies n’engageant pas le pronostic vital comme l’hypertension, l’insuffisance cardiaque ou respiratoire, ou encore le diabète » s’additionnent sur un organisme fatigué par l’âge.
Fin de vie
Reste que mourir de vieillesse, tel que l’imaginaire collectif le dépeint, c’est-à-dire sereinement dans son lit, est rare. La plupart d’entre nous ne connaitra pas cette fin. Ce qui rappelle l’importance d’aider chacun à bien vieillir, pour vivre au mieux, le plus longtemps possible, et ensuite accompagner la fin de vie de la façon la plus digne.