Mutilations sexuelles féminines : le drame de millions de femmes…
26 juin 2001
D’après l’OMS, plus 130 millions de jeunes filles et de femmes ont subi une mutilation sexuelle.
Et deux millions y sont soumises chaque année… En 1997, une déclaration commune de l’OMS, de l’UNICEF et du FNUAP – le Fonds des Nations-unies pour les Activités de Population – avait clairement condamné ces pratiques. Elles sont aujourd’hui au centre d’une table ronde, dans le cadre du 15ème Congrès mondial de Sexologie.
Par mutilation sexuelle féminine, l’OMS désigne « toute intervention aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ». Dans 80% des cas il s’agit d’une excision du clitoris ou des petites lèvres. Mais leur forme la plus effroyable demeure l’infibulation. Cette « opération » consiste en effet à passer un objet à travers les petites et les grandes lèvres. Pour empêcher le coït…
L’âge auquel sont pratiquées ces mutilations varie d’une ethnie à l’autre. Longtemps, l’excision ou l’infibulation ont été des rites initiatiques marquant le passage de l’enfance à l’âge adulte. Aujourd’hui, elles seraient faites au bout de quelques mois de vie ou… juste avant le mariage !
Les complications peuvent en être dramatiques. « La mortalité maternelle liée à une mutilation touche chaque année environ 600 000 femmes », souligne Sedran de Saint Lorette, de l’association Equilibres et Populations. En cause, des infections et bien sûr des hémorragies lors de la grossesse ou de l’accouchement.
Les mutilations sexuelles féminines sont encore pratiquées dans une trentaine de pays d’Afrique. Elles concernent également des populations émigrées. En France par exemple, plus de 20 000 femmes en seraient victimes chaque année ! « Ces pratiques traditionnelles ne sont pas seulement préjudiciables sur le plan physique et psychologique, conclut l’OMS. Elles sont aussi une violation des droits de l’homme »…