Nanoparticules dissimulées : de grandes marques épinglées
23 janvier 2018
Kateryna Kon/shutterstock.com
Dioxyde de titane, de silicium, oxyde de fer et de zinc et noir de carbone… Les nanoparticules sont de plus en plus présentes dans notre environnement. Surtout depuis que l’industrie s’est emparée de ces matériaux de taille infinitésimale. L’UFC Que Choisir a constaté après analyse de 16 produits d’usage courant, que tous contenaient des nanoparticules. Mais que seuls 3 les mentionnaient dans leurs ingrédients.
L’association UFC que Choisir ne décolère pas. Dans la totalité des 16 produits alimentaires et cosmétiques de consommation courante analysés, la présence d’une ou plusieurs nanoparticules a été détectée. Et malgré l’obligation imposée aux fabricants par la réglementation de faire figurer clairement la mention [nano] sur l’emballage, seules les listes d’ingrédients de 3 produits l’indiquent.
« Utilisés entre autres pour leur fonction colorante ou anti-agglomérante, les nanomatériaux sont de plus en plus présents, quoi qu’en disent les emballages, dans les produits de consommation courante », souligne l’association de consommateurs. Pour preuve, les produits qu’elle a choisi d’analyser sont loin d’être des produits méconnus. Parmi ceux ne mentionnant pas leurs ingrédients nano, à noter les M&M’s Peanuts, le déodorant Sanex Natur 48h ou le Dentifrice Aquafresh triple protection + blancheur.
« Pire, pour pas moins de 6 produits, les additifs/ingrédients sont intégralement sous forme nanométrique sans que le consommateur n’ait l’information de leur présence ! », s’indigne UFC Que Choisir. « Il s’agit de la Soupe Poule au pot de Casino (déshydratée), des épices Ducros Mélange malin italien, du Cappuccino (préparation instantanée) Maxwell House, de la crème solaire Lavera 100 % minérale SPF 30, du stick à lèvres nourrissant Avène Cold cream, ou encore du gloss effet 3D – 33 brun poetic de Bourjois. »
Nanoparticules, maxi-incertitudes scientifiques
Le doute sur l’impact sanitaire et environnemental des nanoparticules est important. En effet, les connaissances scientifiques les concernant sont encore très réduites. L’UFC Que Choisir souligne le risque de pénétration dans l’organisme favorisé par la taille infime de ces matériaux. Mais également le passage potentiel des barrières de notre organisme. Enfin, la taille nanométrique modifie les propriétés physico-chimiques de ces matériaux. Exemple, « l’aluminium, habituellement inerte, devient explosif à la taille nanométrique ».
Compte tenu de ces incertitudes autour de l’impact sanitaire et environnemental des nanos, « il n’est pas admissible que leur présence soit plus longtemps dissimulée, d’autant que l’obligation légale d’étiquetage date de…. 2013 pour les cosmétiques et 2014 pour l’alimentaire », conclut l’association de consommateurs. Elle annonce déposer 9 plaintes contre des fabricants de produits alimentaires et de cosmétiques*, pour non-respect de l’obligation légale de signalement sur l’emballage.
*GROUPE CASINO (soupe) ; JDE (Maxwell Cappuccino) ; MARS CHOCOLAT France (M&M’s) ; MC CORMICK (Ducros Mélange Malin Italien) ; COLGATE-PALMOLIVE (déodorant Sanex) ; LAVERA Gmbh & Co. KG (crème solaire) ; AVENE (stick 0 lèvres nourrissant) ; COTY (Gloss de chez Bourjois) et GlaxoSmithKline (dentifrice Aquafresh)