Nées prématurées, elles accouchent prématurément

01 juin 2015

grossesse premat 585Le risque d’accouchement prématuré serait plus élevé chez les femmes elles-mêmes nées avant terme. Fruit du travail de chercheurs québécois, la découverte de ce facteur de risque constitue une réelle avancée pour améliorer la prise en charge de grossesses dites à risque.  

« Les femmes nées prématurées ont un risque plus élevé de donner naissance à un enfant prématuré », confirment les auteurs d’une étude québécoise, publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology. Pour le prouver, les équipes du CHU Sainte Justine et de l’Université de Montréal (Québec) ont suivi pendant 19 ans un total de 7 405 femmes, toutes nées prématurément. De 1976 à 1995, le déroulement de leur grossesse a été comparé à celui de femmes nées à terme. Résultat, « 13% des femmes nées avant 37 semaines de gestation ont donné naissance à un enfant prématuré, contre 9,5% dans l’autre groupe. »

Le travail ne s’arrête pas là.

« Jusqu’ici on savait qu’un faible poids de la mère à la naissance augmentait le risque d’accouchement prématuré », précisent le Dr Ariane Boivin. Mais rien ne prouvait que la prématurité à la naissance pouvait aussi être un facteur de risque. Les chercheurs ont donc isolé les deux paramètres que sont le faible poids d’une part, et la prématurité d’autre part. « Le résultat est sans équivoque », confirme le Dr Boivin. « Le simple fait d’être née avant terme augmente le risque d’accoucher prématurément ». Ce qui pourrait dans les prochaines années amener les médecins à suivre de plus près les grossesses des femmes nées prématurément.

A noter par ailleurs que des chercheurs de la même équipe travaillent actuellement à la mise au point d’un médicament « qui préviendrait l’accouchement prématuré, et permettrait ainsi au fœtus de poursuivre son développement normalement dans l’utérus. » Autre piste de travail, les scientifiques cherchent à mieux comprendre les mécanismes biologiques ou génétiques liés à la prématurité.

  • Source : Obstetrics & Gynecology, mai 2015.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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