Tout n’est pas rose dans le saumon
24 novembre 2016
IrinaChevzhik/Shutterstock.com
Dans son dernier numéro, le magazine 60 millions de consommateurs est parti à la pêche aux normes sanitaires dans les saumons fumés ou frais vendus dans le commerce. Résultat, ces dernières sont globalement respectées. Problème, les produits présentés comme bio sont loin d’être indemnes de tout toxique.
Les testeurs de 60 millions de consommateurs ont analysé 10 références de pavés de saumon et 15 de saumons fumés, d’origine Norvège, Irlande ou Écosse, conventionnels et bio, certains avec label Rouge ou certifiés flière responsable. Ainsi ont-ils passé en revue les teneurs en métaux (plomb, mercure, arsenic), en dioxines, la présence de résidus de pesticides, de médicaments vétérinaires…
Résultat : la filière conventionnelle tient le cap puisqu’aucune « des substances recherchées ne dépasse les seuils autorisés. Si l’on prend le taux de dioxines et de PCB ( polychlorobiphényles) par exemple, il a été réduit de 70% en dix ans et le mercure a diminué de moitié dans le même temps. »
Le bio au banc des accusés
Certains, pour se rassurer, préfèrent opter pour des saumons d’élevage bio… Le label bio garantit en effet l’achat d’un produit à l’impact minime sur l’environnement et la santé, et pour lequel l’usage de produits chimiques est limité. Mais selon 60 millions de consommateurs, « cette garantie ne semble pas absolue, loin s’en faut ! On peut retrouver des résidus de PCB, de métaux lourds et de pesticides, en particulier dans les saumons frais ». En fait, « nos analyses, pointent encore plus nettement la différence pour le moins surprenante entre les bio et les conventionnels. À savoir que ces derniers apparaissent plus vertueux en termes de contamination ».
Dans le détail, concernant l’arsenic, le produit de marque « Auchan », le moins touché du panel, est six fois moins contaminé que le « Monoprix bio ». L’arsenic provenant en grande partie de la croûte terrestre, on peut comprendre que la chair des poissons sauvages en contienne. Mais alors pourquoi les produits d’élevage en renferment-ils ?
« Indéniablement, un certain nombre de polluants sont apportés par la nourriture », explique Fabrice Teletchea, spécialiste de la domestication des poissons à l’université de Lorraine, dans les colonnes du magazine. « Elle est composée en partie de farines et d’huiles animales, issues de poissons sauvages susceptibles d’accumuler ces résidus. »
Une bonne note pour les poissons fumés
Dans l’ensemble, les saumons fumés sont moins contaminés. « La différence vient vraisemblablement des modes de préparation. Ainsi, le retrait de la peau et des parties ventrale et dorsale, riches en tissus graisseux, peut conduire à une diminution de l’ordre de 40% à 50 % des apports en contaminants. »
Retrouvez l’intégralité de cette enquête dans le numéro de décembre 2016 de 60 millions de consommateurs (disponible en kiosques).