Accueil » Santé Publique » Nestlé veut-il le bien des enfants ?

Les activistes de l’IBFAN clament leurs doutes sur ce point. Lors d’une manifestation organisée à Londres à l’occasion de la remise du « Prix Nestlé du livre pour l’Enfance » ils ont mis les points sur les ‘i’…
« Les pratiques agressives déployées pour la commercialisation des aliments de l’enfance tuent des enfants et sont à la source de souffrances dans le monde entier. (…) Les sociétés engagées dans cette activité sont liées par le Code international de Commercialisation des Substituts du lait maternel adopté par l’Assemblée mondiale de la Santé. Mais Nestlé est responsable de davantage de violations de ce Code que toute autre compagnie. » Depuis des années, l’ ONG International Baby Food Action Network poursuit ces industriels de sa vindicte. Et particulièrement le géant suisse, dont les infractions à ce code occupent 17 des 94 pages de son rapport annuel.
L’UNICEF et l’OMS, entre autres organisations internationales, sont également très critiques. Déjà dans un courrier de novembre 1997, Carol Bellamy, la Directrice Exécutive de l’UNICEF, dénonçait au président de Nestlé Peter Brabeck-Letmathe « des pratiques inappropriées de marketing, qui contribuent à la malnutrition infantile, à la morbidité et la mortalité dans tous les pays. Pour tout ce qui concerne l’allaitement au sein ou le respect du Code international, ni l’OMS ni l’UNICEF ne font de distinction entre pays développés et pays en développement. »
Or depuis 1997, la situation n’évolue guère. Les promotions illicites de laits artificiels se poursuivent – en violation de l’article 5.3 du Code en question – et cela dans la plupart des pays. Elles sont attestées par de nombreux rapports, à Houston au Texas (photo ci-contre), comme aux Philippines ou en Afrique sub-saharienne.
L’ONG britannique avait donc établi un barrage filtrant pour informer les personnalités invitées à la remise du Prix du Livre pour l’Enfance. Dénonçant « l’association de Nestlé à cette action », elle demande « au comité organisateur de renoncer à son sponsoring. Ce qui représenterait une victoire pour les nourrissons du monde entier, et mettrait un terme à (une opération) de propagande d’entreprise. »

Source : OMS, UNICEF, IBFAN, 13 décembre 2006
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