Neurologie : pourquoi le cerveau peine-t-il à oublier ?

17 avril 2019

« Efface-le de ta mémoire », « passe à autre chose »… facile à dire mais pas si facile à faire. Et ce mécanisme s’explique : oublier demande au cerveau énormément d’effort mental, bien plus que la mémorisation.

Le cerveau n’a pas fini de nous étonner… Premièrement parce que la science est encore loin d’avoir découvert tout le fonctionnement de ce dernier. Mais aussi parce que ses mécanismes éludés peuvent surprendre, notamment en ce qui concerne la mémoire !

Un exemple ? On aurait tendance à croire que la capacité à se souvenir des belles (et des moins belles) choses demande au cerveau de l’énergie, beaucoup d’énergie. Mais selon des neurologues américains (Austin, Texas), il lui en faudrait en fait davantage pour… oublier !

Regarder la réalité en face pour mieux oublier ?

Ainsi, pour chasser les mauvais souvenirs, il serait efficace de bien se concentrer sur les images ancrées dans la mémoire dans un premier temps, plutôt que de ne pas prendre le temps d’y penser et de faire comme si tout était oublié.

Pour le prouver, les chercheurs se sont penchés sur les mécanismes de l’oubli intentionnel. C’est-à-dire lorsque le sujet décide de passer à autre chose sans forcément avoir prêté attention à l’événement en question. Dans ce cas, le cerveau chasse l’information dite parasite pour se concentrer sur autre chose. Et mime l’oubli en quelque sorte, alors qu’il n’en est rien. Raison pour laquelle des flashbacks refont souvent surface.

« Depuis des décennies, nous savons que le cerveau est capable d’oublis volontaires », rappelle Le Pr Jarrod Lewis-Peacock, auteur de l’étude. Pour autant, les mécanismes cérébraux à l’origine de ce processus restaient mal connus. Aujourd’hui les chercheurs confirment que l’oubli demande au cerveau plus d’attention et de temps que la mémorisation. « Désormais nous savons que l’oubli convoque beaucoup d’énergie ».

En décrivant « les processus complexes de l’oubli, nous pourrons mieux cibler la prise en charge de victimes de stress post-traumatique ».

La mémoire n’est pas statique

Le cerveau est doté d’une plasticité variable. Et la mémoire, elle aussi, s’avère très labile. Elle s’adapte, se modifie et se réorganise en permanence. Ainsi, le cerveau ne cesse de se rappeler de certaines choses et d’en oublier d’autres. Cette activité s’effectue surtout pendant la nuit… Ainsi, le manque de sommeil augmente le risque de troubles de la mémoire et d’hallucination en cas de traumatismes.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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