Neurologie : stimuler le cerveau… et le corps

16 janvier 2015

Machine innovante,  la GyroStim améliore les réflexes moteurs et cognitifs de patients atteints de troubles neurologiques. Elle fait aussi ses preuves dans la prise en charge des traumatismes physiques (scolioses, lumbagos, accidents du sport).  En France, le seul modèle de ce dispositif médical a été installé à Saint-Malo en juillet 2014. Les précisions de Raphaël Royer, chiropracteur et directeur du Centre de réhabilitation neuro-fonctionnelle chiropratique (Saint-Malo). 

Du latin gyrar (tourner) et de l’abréviation stim (stimulation), la GyroStim s’appuie en fait sur la neurologie fonctionnelle. C’est-à-dire que ce dispositif médical peut à la fois stimuler le cerveau, les articulations et les muscles en même temps. L’idée : travailler sur la coordination dans l’espace pour améliorer la motricité et la précision des gestes.

La Gyrostim ressemble à une sphère. A l’intérieur se trouve un siège motorisé dans lequel les membres du patient sont mis en mouvement. « A des vitesses très lentes, on travaille sur les mouvements d’avant en arrière ou en rotation », explique Raphaël Royer. Selon chaque patient, la stimulation sera passive ou active.

Un dispositif multifonction 

« Venue tout droit des Etats-Unis, cette technique sert à rétablir les troubles de la dyspraxie, soit les difficultés dans la réalisation des gestes du quotidien ». Elle est par ailleurs capable d’atténuer les vertiges. Ainsi cette technique est-elle utilisée à la NASA pour habituer les pilotes à supporter les sensations fortes lorsqu’ils sont expédiés dans les trois dimensions de l’espace.

Au Centre de réhabilitation neuro-fonctionnelle chiropratique, la moitié des patients pris en charge sont atteints de la maladie de Parkinson. Des malades sont aussi accueillis pour pallier les séquelles neurologiques liées à un accident vasculaire cérébral.

Chez ces patients atteints de troubles de l’équilibre, la GyroStim vient « en complément d’un suivi en ostéopathie ou en kinésithérapie. La machine aide dans ces deux cas précis à pallier les troubles vestibulaires, c’est-à-dire les problèmes de l’équilibre.» Une personne parkinsonienne a par exemple des troubles de la marche et donc une tendance à la chute. Le travail vient en priorité améliorer la posture pour que le patient parvienne à se sentir en sécurité. « On ne parle évidemment pas de guérison, mais on observe de véritables bienfaits dans l’autonomie de la personne âgée », décrit Raphaël Royer.

Ailleurs dans le monde 

Des programmes similaires ont fait leurs preuves dans d’autre pays comme les Etats-Unis, la Suisse ou les Pays-Bas. Pourtant, du fait de son prix très élevé, 180 000 euros par machine, mais aussi d’une approche encore très récente, les Gyrostim sont rares dans les établissements de santé. Au total, 3 machines sont disponibles en Europe, pour 18 dans le monde.

Le tarif des cures proposées au Centre de Neurologie Fonctionnelle de Saint-Malo s’élève à 1 500 euros la semaine. A ce jour, ces frais ne sont pas couverts par la Sécurité sociale.

Plus d’informations sur le: http://www.laneurologiefonctionnelle.com

  • Source : Interview de Raphaël Royer, chiropracteur et directeur du au Centre de réhabilitation neuro-fonctionnelle chiropratique (Saint-Malo).

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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