











Accueil » Santé Publique » Environnement » Nos cellules n’aiment pas les nitrates…
Si la Commission européenne a choisi de saisir à nouveau la Cour de Justice de Luxembourg pour non-respect par la France du seuil maximal de 50mg de nitrates par litre dans certaines rivières bretonnes, c’est au nom de l’environnement. Mais aussi de la santé publique.
Les nitrates, présents dans l’eau, les légumes et les charcuteries, sont essentiellement toxiques pour les nourrissons. Ces derniers sont en effet exposés à une affection très rare de nos jours mais mortelle, la méthémoglobinémie ou « maladie bleue ».
Dans notre organisme, les nitrates sont transformés en nitrites, qui réduisent la capacité du sang à transporter l’oxygène jusqu’aux cellules. Lesquelles par voie de conséquence, sont asphyxiées ou cyanosées, d’où le nom de « maladie bleue ».
Comme le souligne l’OMS, « la méthémoglobinémie est rare aujourd’hui dans la plupart des pays industrialisés, du fait que la teneur des eaux en nitrates est généralement bien contrôlée ». Partant d’un principe de précaution, la norme de potabilité pour l’eau est fixée à 50mg/l. Mais au-delà de 100 mg/l, « l’eau ne doit plus être consommée » soulignent les Agences de l’Eau.
Plusieurs spécialistes français, dont le Pr Patrick Lozac’h du service de chirurgie générale et digestive au CHU de Brest, soupçonnent aussi les nitrates d’être une cause, directe ou aggravante, des cancers de l’oesophage et de l’estomac. En 2002 déjà, ce médecin brestois demandait d’ailleurs le lancement rapide d’une étude épidémiologique dans le Finistère. A l’époque, la proportion de ces deux maladies dans le département était deux fois supérieure à la moyenne nationale.
Cinq ans plus tard, « aucune étude n’a été mise en place » nous a-t-on confirmé à l’Observatoire régional de la Santé (ORS) et à la DRASS de Bretagne. En revanche, « les taux de mortalité par cancer de l’estomac et de l’oesophage sont toujours plus élevés qu’ailleurs. Mais aucun lien n’a pu être vraiment établi ».
D’une manière générale, que vous habitiez la Bretagne ou une autre région, sachez que vous pouvez vous informer directement sur la qualité des eaux de votre ville auprès de la mairie ou du service des eaux. Et tant que votre municipalité ne vous a pas informé d’un risque potentiel, vous pouvez en toute sécurité consommer l’eau du robinet.
Source : ORS Bretagne, DRASS Bretagne, Agences de l’Eau, OMS
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