Nos intestins ont une « signature bactérienne »

27 avril 2011

Nous sommes quelques milliards d’humains, mais nous partagerions seulement trois catégories de flore intestinale ! Une étude internationale vient en effet de montrer que les individus se répartissent en trois groupes, selon les microbes contenus dans leurs intestins.

Cette découverte est issue du consortium européen MetaHit. Mis en place en 2008, il vise à établir une véritable cartographie de la flore intestinale, également appelée « microbiote. Ce consortium implique de nombreux chercheurs français, en particulier de l’INRA, du CEA, du CNRS et de l’Université d’Evry Val d’Essonne.

Dans leur dernière étude, ils sont parvenus à déterminer trois « entérotypes ». C’est-à-dire trois catégories de signatures bactériennes intestinales, dans lesquelles il serait ainsi possible de « ranger » tous les individus. Un peu à la façon des groupes sanguins… Bactéroïdes, Prevotella et Ruminococcus, les trois types de microbiotes sont désignés en fonction de la bactérie dominante que l’on y retrouve.

« Ces signatures s’avèrent indépendantes de l’origine géographique d’un individu, de son âge ou de son état de santé », expliquent les représentants de l’INRA, qui coordonnent ce projet. « Elles sont principalement déterminées par l’abondance de certains types de bactéries mais aussi par leur potentiel génétique ».

A l’avenir, ce travail pourrait permettre d’en savoir davantage sur les différences qui se manifestent dans la « composition bactérienne des flores intestinales entre les individus sains et les malades », soulignent les auteurs. De la même façon, « la connaissance de cette classification des individus va désormais permettre de constituer des groupes homogènes en vue d’analyses comparatives, notamment sur les facteurs qui favorisent la survenue d’une obésité, d’un diabète… », . En revanche, à la question de savoir s’il est possible – ou s’il sera possible un jour – de passer d’un entérotype à un autre au cours de la vie, ces derniers n’apportent pour l’heure aucune réponse. La flore intestinale n’a pas encore dévoilé tous ses secrets…

  • Source : INSERM, 20 avril 2011 – Nature, 20 avril 2011

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