Une nouvelle approche thérapeutique contre l’angiosarcome
26 avril 2016
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Une équipe INSERM de Marseille a mis au point un traitement inédit contre l’angiosarcome, un cancer vasculaire très rare et agressif. Associant un médicament antihypertenseur et des séances de chimiothérapie rapprochées, cette stratégie semble prometteuse.
L’angiosarcome est une tumeur maligne d’origine vasculaire au diagnostic très sombre. Exceptée la chirurgie dans des cas particuliers, il n’existe aucun consensus sur le traitement de ce cancer résistant aux chimiothérapies. Des chercheurs de l’Unité INSERM 911 de l’Université Aix/Marseille viennent toutefois de concevoir et d’utiliser avec succès une nouvelle stratégie thérapeutique.
Elle repose d’une part, sur l’administration du propranolol, un antihypertenseur indiqué pour pallier les effets secondaires des corticoïdes. Ce dernier s’avère efficace sur certaines tumeurs malignes. Associée d’autre part, à une chimiothérapie métronomique.
« Elle consiste à administrer des doses plus faibles mais plus fréquentes, pour empêcher la tumeur de progresser entre deux séances. En effet, la chimiothérapie classique propose des séances espacées de deux trois semaines pour permettre au patient de récupérer des effets toxiques du traitement », explique Eddy Pasquier de l’Unité 911. « Or la tumeur en profite pour se revasculariser et progresser ».
Lancement d’une étude en France
Selon une étude menée en Inde, l’association de ces deux traitements a permis d’obtenir de bons résultats. « Tous les patients ont répondu avec une régression parfois importante, voire complète de la tumeur. Nous avons été surpris d’un tel résultat », souligne Eddy Pasquier. « Nous améliorons la durée et la qualité de la survie, mais ne guérissons pas ».
Au vu de ces données, une autre équipe de l’Unité 911 a lancé un essai clinique multicentrique en France, pour tester l’association propranolol/chimiothérapie métronomique dans l’angiosarcome.