Noyades : apprendre à nager aux enfants au plus vite
26 janvier 2017
Mai Thanaprat/shutterstock.com
En France, la noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 15 ans. Santé Publique France rappelle là une réalité tragique qui pourrait être combattue pour partie par un simple apprentissage de la nage. En effet, les enfants apprennent bien trop tard à se mouvoir dans l’eau.
Le Baromètre santé 2010 de Santé Publique France montrait qu’« enfant sur deux ne sait pas nager alors qu’il arrive en classe de 6e ». Ces petits ont alors 11 ans ! Pourtant, le fait de savoir nager réduit évidemment considérablement le risque de se noyer. Et ce, même s’il faut « distinguer le fait de savoir nager en piscine (dans un milieu artificiel maitrisé ne comportant ni vagues ni courants) et celui de savoir nager en milieu naturel (mer, lac, fleuve, etc.) », rappelle Santé Publique France.
Surveiller de près les plus petits
Les pédiatres urgentistes de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) ont d’ailleurs lancé une alerte l’été dernier. « Depuis début juin (2016), nous avons accueilli 16 enfants aux urgences pédiatriques après une noyade. Trois d’entre eux sont décédés, d’autres garderont possiblement des séquelles neurologiques », s’alarmaient au début du mois d’août de la même année, les Dr Violaine Bresson, Aurélie Boutin et Sophie Pailhous, pédiatres aux Urgences enfants de la Timone, et Michaël Tsapis, médecin au SMUR et réanimateur. « Quand on sait qu’à Marseille 3 enfants sur 4 ne savent pas nager, faute d’équipements aquatiques adaptés, alors que la moyenne nationale est de 50%, on comprend la préoccupation des acteurs de prévention ».
Rappelons qu’avant l’âge de 4 ans, l’enfant n’est pas capable d’apprendre à nager. Il doit alors rester en permanence sous la surveillance d’un adulte désigné. Celui-ci doit le « surveiller et ne pas le lâcher du regard. En 30 secondes, tout peut basculer : le temps de répondre au téléphone, d’aller aux toilettes ou d’acheter une boisson », ajoute le Dr Pailhous. « Il faut être près de lui en permanence ».
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Source : AP-HM, consultée le 26 janvier 2017 - Santé publique France, consultée le 26 janvier
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet