Nutriscore : mal manger augmente le risque de mortalité
17 septembre 2020
Consommer des aliments classés en D et E par le nutriscore augmente le risque décès prématuré. Un constat peu surprenant mais qui valide encore les recommandations nutritionnelles des autorités sanitaires.
Manger plus de fruits et légumes, des céréales complètes, moins de sucre et de gras. Privilégier les produits non transformés… Vous connaissez déjà ces recommandations pour une alimentation équilibrée et bonne pour la santé. Celles-ci sont, depuis 2017 en France, soutenues par le Nutriscore, qui indique clairement sur les produits ceux qui sont à privilégier. Une étude récente confirme l’intérêt de cette échelle de A à E, de vert à rouge, pour réduire le risque décès prématuré, notamment pour cause de cancer et de maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs.
Afin de rechercher des associations entre le Nutriscore des aliments consommés et la mortalité au sein d’une très large population répartie dans 10 pays européens, des scientifiques de l’Inserm, de l’Inrae, du Cnam et de l’Université Sorbonne Paris Nord* ont suivi 501 594 participants de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Au cours du suivi entre 1992 et 2015, un total de 53 112 participants sont décédés de causes non-accidentelles (y compris de cancer et de maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs).
Un score à rendre obligatoire à l’avenir
L’analyse des données extraites de ce travail a permis aux chercheurs de montrer que « les participants qui consommaient en moyenne plus d’aliments reflétant une qualité nutritionnelle moindre (correspondant à des aliments moins bien classés par Nutri-Score) présentaient une mortalité accrue (mortalité totale et mortalité liée au cancer et aux maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs) ».
A ce jour, l’application de ce logo reste optionnelle du fait de la réglementation européenne sur l’étiquetage et repose sur le volontariat des industriels de l’agroalimentaire. Pour les scientifiques, il est nécessaire « dans un futur proche, une harmonisation au niveau européen pour que soit mis en place de manière obligatoire un seul logo efficace et utile pour les consommateurs ».
*en collaboration avec des chercheurs du Centre International de Recherche sur le Cancer (OMS/CIRC)