











L’ambitieuse stratégie contre l’obésité, pour la santé et l’activité physique préparée par l’Organisation mondiale de la Santé accuse les assauts d’une opposition virulente et bien structurée. Du coup, l’OMS aurait mis de l’eau dans son sirop de canne.
Le document initial, présenté lors du dernier Conseil exécutif de l’Organisation, s’était heurté à l’opposition frontale du gouvernement américain comme de la très puissante Sugar Association. Laquelle pour être d’origine nord-américaine, se considère comme le représentant de fait des sucriers mondiaux. Ce qui suscite d’ailleurs quelques grincements de dents parmi les autres représentants des sucriers et betteraviers, en Europe et en France notamment.
A en croire les ‘fuites’ émanant des ONG les plus impliquées dans ce travail, face à cette opposition américano-américaine les rédacteurs du texte auraient choisi l’esquive. Un nouveau document sera donc soumis aux participants de la prochaine Assemblée mondiale de la Santé, du 17 au 24 mai prochain à Genève. L’objectif était de parvenir à un consensus. Il a semble-t-il été “presque” atteint. Les représentants de l’International Obesity Task Force se disent en accord avec la ligne générale du texte. Un porte-parole des Etats-Unis a formulé des commentaires d’une courtoise neutralité, saluant le fait que l’OMS fasse désormais appel à l’éducation et à la responsabilité individuelle des consommateurs.
Le message de l’Oncle Sam, qui n’avait pas hésité en février dernier a montrer en exemple la courbe de poids présidentielle, a été entendu à Genève ! Il reste cependant des sujets qui fâchent.
La pierre d’achoppement reste le rapport conjoint sur “Régime alimentaire, Nutrition et Prévention des Maladies chroniques“. Rédigé par un groupe d’experts de l’OMS et de la FAO, connu des initiés par son numéro d’ordre – 916 – il a soulevé l’ire des professionnels et de beaucoup de politiques. Contesté dans sa substance même, il reflèterait l’opinion d’un groupe d’experts cooptés ne représentant pas pleinement l’état de la science.
Cela dit très courtoisement, ses opposants reprocheraient au nouveau texte stratégique de laisser encore le sulfureux 916 apparaître entre ses lignes. Sachant qu’il ne fait plus l’objet que d’une annotation bibliographique, c’est dire la vigilance qui est de mise… Bref, les lobbyistes peuvent prendre leur billet pour Genève : il y aura du grain à moudre durant la prochaine assemblée.
Source : The Lancet, 23 April 2004
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