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200 millions se personnes seraient atteintes dans le monde d’un diabète. Celui-ci est reconnu comme étant la première cause de cécité acquise chez l’adulte entre 25 et 74 ans dans les pays occidentaux et est à l’origine de 12 % de l’ensemble des cas de cécité.
Selon l’Hôpital national des Quinze-Vingt, la quasi-totalité des patients atteints de diabète de type 1 et plus de 60 % des patients atteints de diabète de type 2 vont développer une rétinopathie pendant les 20 premières années de la maladie. Respectivement 4 et 2 % environ d’entre eux vont devenir aveugles (acuité visuelle inférieure à 1/20).
La rétinopathie diabétique est une complication grave du diabète sucré qui touche les yeux, particulièrement sensibles à l’atteinte des petits vaisseaux. En cause, les substances sucrées qui s’accumulent dans les parois des petits vaisseaux, ce qui entraîne leur épaississement et des fuites. Le sang ne peut plus circuler facilement dans ces vaisseaux rétrécis.
La rétine, cette fine membrane qui tapisse la surface interne du globe oculaire, est parcourue de multiples petits vaisseaux. « Dans un premier temps, les petits vaisseaux sanguins se dilatent ou se bouchent. À un stade plus avancé, de nouveaux vaisseaux (néo-vaisseaux) se forment, mais ils sont fragiles. Ils peuvent se rompre facilement et être à l’origine de saignements », explique Ameli.fr.
La rétinopathie diabétique ne provoque au départ aucun symptôme tant que les lésions oculaires ne sont pas graves. Puis les premiers symptômes peuvent apparaître comme des douleurs ou la sensation d’avoir un voile devant les yeux. Les spécialistes parlent d’une rétinopathie non-proliférante et d’une atteinte légère à modérée. Si la maladie n’est pas contrôlée, la rétinopathie peut évoluer après plusieurs années en une rétinopathie proliférante. « De nouveaux vaisseaux sanguins (néovaisseaux) très fragiles se forment et peuvent saigner dans la rétine et le corps vitré (gel transparent qui remplit l’œil). Il en résulte une perte de la vision car la lumière ne peut plus atteindre les cellules nerveuses de la rétine », précisent les Hôpitaux universitaires de Genève.
Un œdème maculaire diabétique est une complication souvent associée à la rétinopathie. Il est dû à une accumulation d’eau dans la rétine, provenant des capillaires endommagés. La macula s’épaissit, gonfle ce qui provoque une baisse de l’acuité visuelle. « La survenue d’un œdème maculaire, d’une hémorragie rétinienne ou vitréenne secondaire à une néovascularisation, d’un décollement de rétine, ou d’un glaucome néovasculaire constitue les premières causes de cécité chez un patient atteint de RD », ajoute l’Hôpital national des Quinze-Vingt.
La Fédération française des diabétiques recommande un suivi régulier, au moins une fois par an, chez un ophtalmologue.
Le principal contrôle est l’examen du fond d’œil (par rétinographie ou ophtalmoscopie), auquel trop peu de patients ont recours selon l’Assurance maladie. Plus facile d’accès, un nouvel examen, le dépistage par rétinographies à lecture différé est pris en charge par la Sécurité sociale et peut être réalisé par un professionnel de santé non médical, l’orthoptiste.
La prévention consiste aussi au maintien de l’équilibre glycémique, d’une tension artérielle maîtrisée et à une bonne hygiène de vie. Ces moyens de prévention représentent aussi la prise en charge d’une rétinopathie légère. Ces mesures permettent de réduire l’incidence et la progression de la maladie surtout si elles sont mises en œuvre le plus précocement possible.
Dans les formes les plus sévères, un traitement au laser et des interventions chirurgicales sont préconisés.

Source : Hôpital nationale des Quinze-Vingt, Ameli.fr, Fédération française des diabétiques, Hôpitaux universitaires de Genève, Le Manuel MSD

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet