Octobre rose : le dépistage organisé du cancer du sein en question

30 septembre 2015

Depuis 2004, le dépistage organisé du cancer du sein est couvert à 100% pour les 50-74 ans. L’année prochaine, cette mammographie de contrôle sera aussi prise en charge par l’Assurance-maladie chez les femmes présentant un risque élevé (antécédents, prédisposition génétique). Pour autant, les critiques à l’égard du dépistage organisé restent vives. A tel point que les autorités de santé lancent une concertation publique.

A l’occasion du lancement de la campagne Octobre Rose 2015, Marisol Touraine, la ministre en charge de la Santé, a annoncé ce 29 septembre la prise en charge à 100% des examens de dépistage pour « les femmes ayant un risque élevé ou un risque très élevé de cancer du sein, en tenant compte de la fréquence des examens recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) ».

Donner la parole aux patientes. Autre initiative à l’occasion de la campagne Octobre Rose 2015, la création du site www.concertation-dépistage.fr pour « recueillir un maximum de points de vue sur le dépistage sous forme individuelle ou collective ». L’idée, donner la parole aux patientes et aux professionnels de santé. Un dispositif mis en place en réponse à la controverse suscitée depuis plusieurs années déjà par le dépistage organisé.

Certes ce dispositif permet de détecter des cancers du sein de meilleur pronostic mais, l’INCa et le ministère l’admettent, « dix ans après sa généralisation, le dépistage organisé rencontre certaines limites ». Principaux points soulevés, « la stagnation du taux de participation, les difficultés d’accès des femmes éloignées du système de santé et des questions sur la balance bénéfices/risques ». Dans un article publié sur le site www.cancer-rose.fr, une équipe de 16 spécialistes ajoute:

  • Le risque d’effets indésirables (lésions mammographiques) provoqués par l’examen radiologique ;
  • Le risque de sur-diagnostic. Soit la découverte d’un cancer qui n’aurait pas affecté la santé de la femme de son vivant, s’il n’avait pas été détecté. Conséquence, « une augmentation artificielle des diagnostics des cancers du sein et de ce fait des traitements inutiles ainsi que du stress pour les femmes », dénoncent ce groupe de spécialistes.

Au moindre doute, consultez. Mais ces limites sur le dépistage organisé ne doivent pas empêcher les femmes de prendre soin de leur santé. Si vous avez des antécédents, la moindre douleur ou une sensation anormale au niveau d’un ou des seins, prenez rapidement rendez-vous pour un examen clinique et une mammographie. Pour rappel, le cancer du sein se guérit dans 9 cas sur 10 s’il est dépisté précocement.

  • Source : Ministère en charge de la Santé, 29 octobre 2015 - www.cancer-rose.fr, consulté le 29 octobre 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Dominique Salomon

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