Odeur corporelle : un changement peut venir d’un médicament
11 avril 2022
L’odeur de votre peau, de votre haleine ou encore de votre flore vaginale a changé ? Cela peut être dû à une infection bien sûr. Mais si aucune cause n’est déterminée, pensez à vos médicaments. Ils peuvent être à l’origine d’un tel changement.
« Chaque personne a une odeur corporelle unique qui varie avec l’âge, le cycle menstruel, la chaleur, les pratiques d’hygiène, les émotions (stress, douleur, etc.), l’exercice physique, l’alimentation et les produits consommés (ail, épices, alcool, tabac, etc.) », décrivent les rédacteurs de la Revue Prescrire. Cependant, un changement d’odeur inattendu et désagréable peut être le signe d’un problème de santé. C’est le cas par exemple au niveau de la flore vaginale. Une odeur de poisson peut être le signe d’une vaginose. Ou encore, une mauvaise haleine peut provenir d’une affection des dents ou des gencives.
Mécanismes divers
Cela dit, il existe une autre raison possible, à laquelle on pense rarement : les médicaments. C’est ce que rappellent les rédacteurs de la Revue Prescrire. « Certains augmentent la sudation tels que l’adrénaline, les amphétaminiques, la pseudoéphédrine, le tramadol, des antidépresseurs (comme la fluoxétine, la paroxétine et la venlafaxine), la prégabaline, la gabapentine, la codéine, l’oméprazole, les substances exposant aux bouffées de chaleur, etc. », détaillent-ils.
« Certains médicaments modifient l’haleine en perturbant le transit digestif et en entraînant des éructations : nicotine, huile essentielle de menthe, inhibiteurs de la protéase du HIV », poursuivent-ils. « D’autres diminuent la production de salive ou modifient la flore microbienne : certains antidépresseurs et neuroleptiques, opioïdes, bains de bouche antiseptiques. »
Enfin, certaines molécules sont « odorantes ou produisent des composés odorants : lithium, diphosphonates ». Sans oublier que « d’autres encore modifient la composition de la flore microbienne (antibiotiques, antiseptiques et antifongiques) ou perturbent le système endocrinien », notent-ils.
Que faire si cela vous arrive ? Cela dépend bien sûr de la pathologie pour laquelle vous prenez le médicament incriminé. Parlez-en à votre médecin, qui pourra soit vous proposer de le remplacer, le supprimer ou, si c’est impossible, « le poursuivre en renforçant les mesures d’hygiène, ou s’accommoder de l’odeur modifiée ou non par la cosmétique ».