On a l’âge de ses artères… pas de son arthrose
25 juillet 2002
« J’ai 37 ans et mon médecin a diagnostiqué une arthrose et prescrit un anti-inflammatoire pour soulager la douleur. De l’arthrose à mon âge ? Ce n’est pas possible ! Il s’est sûrement trompé ! » Pour cette jeune femme qui appelait en janvier dernier le numéro vert Arthrose Info, l’arthrose est « une maladie de vieux. » D’où son indignation ! Quelle erreur…
Cette maladie des cartilages touche davantage les personnes âgées que les plus jeunes. C’est vrai. Mais l’ancien footballeur Manuel Amoros, qu’une prothèse de hanche à 35 ans contraignit à… mettre au clou ses crampons, prouve que pour l’arthrose comme pour les braves, il n’y a pas d’âge. Et il ne faut surtout pas passer à côté d’une atteinte précoce.
Nous ne connaissons pas tous les mécanismes de cette maladie complexe. Elle débute par une simple altération du cartilage articulaire. Il se fissure puis la lésion évolue jusqu’à la destruction complète. Ensuite de quoi le frottement des surfaces osseuses dénudées va les user, provoquant une inflammation locale. Le cliché radiologique signe la présence de l’arthrose, mais il n’y a pas de règle. On peut en avoir beaucoup à la radio et souffrir peu ou, au contraire, en avoir très peu mais endurer le martyr.
Or l’arthrose ne se guérit pas comme une mauvaise grippe. Il faut vivre avec, sans lui permettre de nous pourrir la vie. Les médecins prescrivent d’abord des médicaments antidouleur ou antalgiques. Si cela ne suffit pas, le recours aux antiinflammatoires devient nécessaire pour éviter que la douleur ne réduise la mobilité du patient.
Jusqu’à un passé récent, ces derniers présentaient des inconvénients sérieux. Et notamment des troubles gastriques graves et parfois mortels, qui prenaient les proportions d’une épidémie : plus de 16 500 morts par an aux Etats-Unis, environ 2 000 en Grande-Bretagne ou en France sont dus aux anti-inflammatoires traditionnels. Mais les médecins disposent désormais de moyens de maintenir la mobilité tout en préservant l’estomac. Des anti-inflammatoires de nouvelle génération qui respectent la muqueuse gastrique comme le rofecoxib, permettent aujourd’hui de changer la donne.