Orange veut donner des couleurs à la Santé…

06 novembre 2007

L’isolement, voilà l’ennemi. Demain, l’exercice médical passera par des plateaux techniques élaborés, en ville comme à la campagne. Pour des praticiens isolés, la télématique sera un must, et l’hôpital aussi dépendra de la communication pour rompre l’isolement.

C’est vrai pour les malades comme pour leurs soignants. Il n’est donc pas surprenant qu’Orange France Télécom, opérateur « historique » de télécommunications, se lance à fond dans cette aventure. Au centre du dispositif, une société abritera toutes les applications « santé » du groupe, Orange Healthcare.

Son directeur général Thierry Zylberberg, nous a dit sa volonté « de réussir le mariage des technologies de soins et d’information ». C’est d’ailleurs un vrai défi, car aussi bien les Français que ceux qui les soignent ne sont pas chauds pour la cybersanté. Au pays de la Loi « Informatique et Libertés », consultation par téléphone et dossier médical en ligne passent plutôt moins bien qu’ailleurs.

Un sondage IPSOS-Orange Healthcare en fait foi. Les Français se classent à la traîne des Européens dans ce domaine, 37% seulement des patients envisageant de passer par Internet pour transmettre des données sur leur santé. Du côté des praticiens, à peine plus d’un sur deux (54%) pense obtenir de la sorte des informations sur leurs malades. En revanche, 71% se disent prêts à échanger avec d’autres médecins ou à partager des données.

« Ce décalage de perception entre la France et nos voisins européens peut s’expliquer par une certaine forme de réticence, due à la nature de la relation médecin/patient », convient Thierry Zylberberg. Ce qui n’empêche pas de solides ambitions. « Le bracelet Colomba – un système de géolocalisation par montre porteuse d’un système GPS, n.d.l.r.- a été conçu (pour) favoriser la liberté des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et limiter le risque de fugue. » Et dans le domaine de la transmission des données médicales, la société travaille « sur leur interprétation avec des réseaux de soins et des établissements hospitaliers. De même dans l’assistance, autre domaine crucial quand on traite de la dépendance ou du maintien domicile.

Des progrès décoiffants

Pour la médecine de ville donc, les chantiers ne manquent pas… Et en milieu hospitalier, Orange Healthcare lance ces jours-ci « sa première offre d’e-santé pour l’amélioration du confort des malades et l’augmentation de la qualité des soins ». Baptisée Connected Hospital -ce qui en dit long sur les ambitions internationales du programme- cette « solution » intègre une série de fonctions pour les soignés comme les soignants. Pour les premiers, un terminal multimédia au-dessus du lit permet « de téléphoner, d’accéder à internet, à différents jeux, à sa messagerie, à de la vidéo sur demande, à la télévision, aux informations concernant l’établissement et bien sûr, au personnel soignant. »

Les professionnels eux, disposent de terminaux mobiles pour l’échange « voix-données », de bornes interactives, de bracelets de géolocalisation pour les patients et de dispositifs permettant de suivre -voire d’assister- les soignants dans certaines situations d’isolement. C’est donc un vrai progrès pour la sécurité de certains postes exposés : infirmiers de nuit ou soignants en services d’urgence par exemple…

C’est évident, ces progrès risquent de « décoiffer » des patients par définition fragilisés. Ils sont pourtant bien lancés, et nul doute qu’ils se généraliseront. Pour en assurer le succès, ceux qui les portent doivent maintenant faire en sorte que les malades, comme les professionnels, les appellent de leurs vœux…

  • Source : Enquête Ipsos-Orange réalisée entre juillet et septembre 2007 dans cinq pays d'Europe (France, Grande-Bretagne, Espagne, Pologne et Suède) auprès d'un échantillon représentatif du grand public et des médecins, 26 septembre 2007 ; Interview de Thierry Zylberberg, 10 octobre 2007 ; Orange France Télécom, 24 octobre 2007.

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