Ostéoporose : la chaleur rendrait les os plus solides
22 septembre 2020
Des scientifiques suisses viennent de montrer comment l'exposition à la chaleur améliore la solidité des os. Ce qui laisse entrevoir de futures interventions pour prévenir et traiter l'ostéoporose.
Maladie liée au vieillissement, l’ostéoporose se caractérise par une perte de densité osseuse, une détérioration micro-architecturale des os et un risque accru de fracture. Un tiers des femmes ménopausées en sont atteintes. Si des apports en vitamines C et D sont souvent mis en avant, des scientifiques de l’Université de Genève (UNIGE) avancent l’intérêt de la chaleur.
A bon escient puisqu’en plaçant plusieurs groupes de souris adultes dans un environnement chaud, les scientifiques ont observé que si la taille des os restait inchangée, leur solidité et leur densité étaient, elles, nettement améliorée.
Qu’en est-il chez les humains ? L’équipe de recherche a analysé les données épidémiologiques mondiales sur l’incidence de l’ostéoporose en fonction de la température moyenne, de la latitude, de la consommation de calcium et des taux de vitamine D. Résultat : plus la température est élevée, moins l’incidence des fractures de la hanche –l’un des principaux marqueurs de l’ostéoporose – était élevée et ce, indépendamment des autres facteurs considérés.
Alors comment expliquer ce résultat ? Le microbiote intestinal aurait son rôle à jouer. Pour les auteurs, « lorsque ce dernier est adapté à la chaleur, il entraîne un dérèglement de la synthèse et de la dégradation des polyamines, des molécules qui jouent un rôle dans le vieillissement, et particulièrement dans la solidité des os. » Pour le prouver, ils ont transplanté le microbiote des souris vivant dans un environnement à 34°C à des souris ostéoporotiques. Et là, leur qualité osseuse s’est rapidement améliorée.
Vous l’aurez compris, ces résultats indiquent que l’exposition à la chaleur pourrait constituer une stratégie de prévention contre l’ostéoporose. Reste toutefois à déterminer quelles bactéries entrent en jeu avant d’envisager un traitement.