Otoscopie, audiogramme, PEA… comment parlent vos oreilles ?
23 août 2011
Vous avez du mal à suivre une conversation dans un environnement bruyant ? Vous entendez des sifflements ou un « bruit de fond » dans vos oreilles ? Vous avez vraisemblablement un problème d’audition. Consultez un oto-rhino-laryngologiste (ORL). Il dispose de toute une batterie d’examens pour identifier la cause de votre trouble.
« Dans un premier temps » explique le Dr Didier Bouccara, ORL à Paris, « nous allons vérifier l’absence de cause locale. Comme un bouchon de cérumen » par exemple… Place donc à l’otoscopie. Cet examen consiste à introduire l’extrémité d’un instrument en forme d’entonnoir dans l’oreille. En focalisant une lumière blanche sur le tympan, il est possible d’observer ce dernier. C’est donc un moyen particulièrement utile pour vérifier l’état du conduit auditif externe, et constater la présence ou non d’un bouchon de cérumen.
Si l’examen ne révèle aucun problème, place à l’audiogramme. « Le principe est d’évaluer le champ auditif sur deux dimensions : la perception des sons, ce que l’on appelle l’audiométrie tonale, mais aussi l’audiométrie vocale. Pour la première, nous allons tester avec un casque le seuil auditif sur différentes fréquences (sons aigus, sons graves) du côté droit et du côté gauche ». Quant à la deuxième partie de l’examen, elle consiste à évaluer la compréhension des mots dans un environnement bruyant.
« Si nous ne constatons une surdité que d’un côté, un trouble au niveau de l’oreille interne ou encore du tympan, d’autres examens seront nécessaires. Comme la mesure des potentiels évoqués auditifs (PEA) », explique Didier Bouccara. L’étude des PEA permet d’enregistrer l’activité électrique des voies nerveuses de l’oreille et du cerveau, spécialisées dans la fonction auditive. « Le patient est allongé avec un casque et des électrodes placées derrière l’oreille, sur le cuir chevelu et le front. Cet examen permet de mesurer la manière dont les voies auditives transmettent le signal nerveux. En fonction des résultats, il est possible de mettre en évidence un neurinome – une tumeur bénigne, non cancéreuse, du nerf auditif, n.d.l.r. – ou une atteinte de la gaine du nerf ». L’ensemble de ces examens est pris en charge par l’Assurance-maladie. Ils permettent donc de préciser la nature et l’origine du trouble et d’orienter le patient vers tel ou tel traitement : aide auditive, rééducation orthophonique, chirurgie de l’oreille moyenne.
Des tests pour adapter l’appareillage
Si l’ORL prescrit une aide auditive, c’est l’audioprothésiste qui prend le relais. Aucun des tests qu’il réalisera n’aura de visée diagnostique. « Nous commençons par dresser un état des lieux pour mesurer les pertes auditives et les besoins du patient, par des tests assez proches de ceux réalisés par le médecin ORL » explique Sébastien Parès , audioprothésiste Amplifon à Limoges. « Ils nous servent de base pour le choix et l’orientation de l’appareillage. Par l’intermédiaire d’une installation sonore reproduisant la réalité du quotidien, nous allons tester la perception du son pour déterminer les seuils de confort et d’inconfort pour chaque fréquence. »
L’objectif, c’est d’adapter au mieux l’appareillage au mode de vie et au trouble du patient. « Nous allons mesurer, par exemple, la répercussion de l’appareillage sur son audition. Et nous assurer de la bonne corrélation entre ce qu’il perçoit et ses capacités réelles d’analyse de l’information. Enfin, nous devons évaluer sa gêne sociale, en étudiant sa capacité à suivre une discussion dans différentes situations de la vie quotidienne. » Sébastien Parès résume en une phrase l’objectif final de l’appareillage. «Entendre pour entendre, cela n’est pas forcément un but en soi. La finalité, c’est de faciliter la vie sociale ».