Oui, la circoncision réduit bien le risque de contamination par le VIH

14 avril 2004

Mettant un terme à la controverse sur ce point, une équipe américano-indienne vient de conforter le rôle protecteur de la circoncision contre l’infection à VIH. L’excision de la peau du prépuce, fragile cible du virus, en serait à l’origine.

L’enquête se déroule en Inde. A Pune précisément, à l’ouest de Bombay. Dans un service spécialisé dans les maladies sexuellement transmissibles (MST), des médecins suivent le devenir de plusieurs dizaines de patients. Et au fil du temps, ils identifient ceux qui deviennent séropositifs pour le VIH, le virus du SIDA.

La question est de savoir si la circoncision protége ou pas de l’infection. Eh bien, oui ! “L’analyse de nos données a démontré que les circoncis ont 6 fois moins de risques d’être porteurs du virus“, révèle Robert Bollinger de l’école médicale Johns Hopkins à Baltimore (USA), qui a mené l’étude en collaboration avec les Indiens de Pune. En vérité, “nos résultats sont en accord avec des études antérieures, qui avaient également suggéré un rôle protecteur de la circoncision.”

Comment expliquer ce phénomène ? L’hypothèse la plus vraisemblable serait biologique. “L’excision du prépuce semble en être l’origine. Ce tissu contient en effet des cellules cibles du VIH, en particulier des CD4, et des cellules de Langherans, très facilement accessibles au virus“. D’autres auteurs sont persuadés que le rôle protecteur de la circoncision serait dû au comportement sexuel plus responsable des circoncis. Une fausse piste ! Car “nous avons observé aucune réduction des risques de syphilis, d’herpes ou de gonococcie“, précise Bollinger.

  • Source : Lancet, 25 mars 2004

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