Ozempic : un antidiabétique détourné pour maigrir inquiète les autorités

02 mars 2023

Un médicament contre le diabète détourné comme coupe-faim ? L’affaire Médiator vient naturellement à l’esprit. Mais dans le cas présent, il s’agit d’une autre molécule, l’Ozempic. Indiquée dans le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, elle serait utilisée par certaines personnes pour perdre du poids. L’Agence nationale du médicament sonne l’alerte.

L’Ozempic (sémaglutide) est « tendance » sur TikTok. Mais ce n’est pas pour ses indications médicales destinées à traiter le diabète. Sur le réseau social, le mot-clé #Ozempic conduit vers des publications vantant ses propriétés amaigrissantes. C’est ce qui a poussé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à se pencher sur ce risque de détournement d’usage.

Face à « des remontées de terrain (faisant) état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids », l’ANSM et la Caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) ont mis en place une surveillance des données de vente et de remboursement ainsi que des signalements d’usage non conforme et des déclarations d’effets indésirables.

Effets indésirables graves et tensions d’approvisionnement

Résultats, selon les estimations réalisées par l’Assurance-maladie, « les données pour la période du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2022 montrent que (parmi les patients ayant reçu ce médicament), 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques ». Ce qui correspond à un mésusage potentiel estimé à environ 1%. Par conséquent, « les détournements semblent limités », rappelle l’ANSM.

Cela étant, elle rappelle que cette molécule « ne doit être en aucun cas utilisée par des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids » car « ce médicament peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies ».

Sans compter qu’un usage détourné peut « provoquer ou accentuer des tensions d’approvisionnement et ainsi priver les personnes, pour lesquelles il est prescrit, de ce traitement essentiel », insistent l’ANSM et la Fédération française des diabétiques.

L’ANSM demande donc aux pharmaciens d’être particulièrement vigilants au moment de la délivrance de l’Ozempic pour détecter d’éventuelles ordonnances falsifiées et les prescriptions hors AMM.

A noter : L’Agence souligne en outre que la prise en charge du surpoids de l’adulte repose avant tout sur l’alimentation et l’activité physique.

  • Source : ANSM – Fédération française des Diabétiques

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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