Paludisme : de nouvelles formes de résistance

01 octobre 2015

Selon une étude menée conjointement par l’INSERM et le CNRS, la multi-résistance aux traitements du paludisme devient de plus en plus alarmante. Les scientifiques ont mis au jour une nouvelle forme de résistance indétectable par les tests utilisés actuellement.

L’équipe de Françoise Benoit-Vical du laboratoire de chimie de coordination du CNRS a examiné in vitro une souche de parasites exposée à l’artémisinine. Il s’agit du traitement standard du paludisme. Elle a ainsi montré que les parasites qui subissent durant cinq années une pression médicamenteuse développent une résistance généralisée.

Elle est ensuite parvenue à identifier le mécanisme en jeu. Les parasites sont en effet capables de suspendre leur développement durant toute la durée d’exposition à l’artémisinine. Dès qu’ils ne sont plus soumis au traitement, ils se réveillent et prolifèrent à nouveau. Les scientifiques parlent ainsi d’un phénomène d’endormissement. 

Cette nouvelle multi-résistance n’est pas détectable par les tests actuellement réalisés pour analyser les résistances parasitaires. « Il est indispensable de rechercher sur le terrain avec des tests pertinents et adaptés, si le phénomène de multi-résistance que nous avons identifié in vitro est également présent afin de pouvoir concevoir les politiques thérapeutiques en conséquence », explique Françoise Benoit-Vical.

  • Source : Emerging Infectious Diseases, 18 septembre 2015

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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