Paludisme : des traitements préventifs trop peu suivis…

La France est le pays européen qui enregistre le plus de cas importés de paludisme: 6 500 à 7 000 par an, loin devant ses voisins à la démographie comparable. Tels le Royaume-Uni (1 800 cas), l’Allemagne (900) ou l’Italie (850).

Comme nous l’explique Fabrice Legros du Centre national de référence de l’épidémiologie du paludisme d‘importation et autochtone, co-auteur d’une étude publiée aujourd’hui dans le BEH, “cette situation existe depuis de nombreuses années. Elle s’explique notamment par le fait que les populations africaines issues de l’immigration sont peut-être plus nombreuses, qu’elles rentrent souvent dans leur pays d’origine sans avoir recours à une chimioprophylaxie antipaludique“. Autrement dit, un traitement médicamenteux préventif.

En France, quatre patients sur dix affirment pourtant avoir utilisé ce type de traitement. Mais seulement 11,5% de façon régulière ou sans l’interrompre ! Par ailleurs, seuls 3% utilisent sur place des moustiquaires imprégnées. Comme le souligne l’auteur, “l’arrêt prématuré de la chimioprophylaxie au retour constitue -loin devant les résistances des parasites aux anti-paludiques- une des principales causes de survenue des accès palustres. Un effort de pédagogie est nécessaire pour faire passer des messages de prévention auprès des catégories de voyageurs les plus touchées“.

Si 90 pays sont à l’origine des contaminations, 9 cas sur 10 ont été contractés dans seulement 15 Etats ou territoires. Parmi eux la Côte d’Ivoire (18,3% des cas), le Cameroun (14,9%), le Sénégal (10,8%), le Mali (10,7%), les Comores et Mayotte (10,2%). D’après l’auteur, “7 patients sur 10 sont originaires d’un pays endémique“.

Un conseil, si vous devez voyager sous les tropiques, renseignez-vous systématiquement sur les vaccinations recommandées ou obligatoires. Pour tout savoir consulter le numéro spécial du BEH accessible à partir de http://www.invs.sante.fr/beh/2006/23_24/beh_23_24_2006.pdf.

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  Source : BEH, n°32/2006