Paludisme : la détaxation des moustiquaires, ça marche…

11 décembre 2002

Exonérer les moustiquaires de taxes et de droits de douanes : l’idée est née voici quelques années en Afrique. Et il s’avère, à l’expérience, qu’elle peut vraiment contribuer à la lutte contre le paludisme sur le continent.
Le 25 avril 2000, lors d’un sommet organisé à Abuja au Nigeria, 39 pays africains s’étaient engagés à diminuer ou supprimer taxes et droits de douane sur tous les moyens de lutte antipaludique. Depuis, plusieurs pays ont traduit ces bonnes intentions dans les faits. Avec des résultats qui pour être préliminaires, n’en semblent pas moins prometteurs.

C’est en tout cas ce que montre une étude réalisée par une équipe américaine dirigée par le Dr Jonathan Simon, de Boston. D’après ce travail, la suppression des droits sur les insecticides, et la diminution de 40% à 5% des taxes sur les matériaux utilisés dans la fabrication des moustiquaires, devrait entraîner une augmentation de 9% à 27% des ventes de ces dernières.

Pour les populations africaines, le prix est un obstacle réel à la prévention. Aujourd’hui, seuls 10% des enfants à risque et des femmes enceintes dorment sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide. Or d’après l’OMS, cette technique est bien l’une des plus efficaces qui soient pour lutter contre le paludisme. Elle permettrait notamment de réduire de 17% la mortalité chez les enfants et, d’une manière générale, de diminuer de moitié l’incidence des accès palustres.

  • Source : Bulletin de l’OMS, Vol.80, n°11, 2002, 845-922

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