Paludisme : le vaccin peut-être pour 2015
19 octobre 2011
Bientôt un vaccin contre le paludisme ? Les premiers résultats d’une étude de phase III publiés dans le New England Journal of Medicine, autorise cet espoir. Le candidat-vaccin en question n’est pas un inconnu puisque déjà fin 2010, ses concepteurs espéraient le voir sortir des limbes pour 2012. Or ses premiers essais montrent qu’il réduirait de moitié le risque de paludisme chez les petits africains de 5 à 17 mois.
Baptisé RTS S, il a été évalué auprès de 6 000 nourrissons, dans 11 centres répartis en Afrique subsaharienne. Tous ont été suivis pendant un an. Au cours de ce travail randomisé, ils ont reçu trois doses de ce produit ou un « contrôle ». Dans ce dernier cas, il s’agissait non d’un placebo, mais d’un vaccin antirabique ou contre la méningite de type C.
Les premiers résultats montrent que le nouveau candidat-vaccin réduisait de 56% précisément, le risque de développer un accès palustre. Quant au risque de développer une forme sévère de la malaria, il se trouverait réduit de 47%. Les auteurs précisent que « le taux élevé de couverture par utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide (75%) dans cette étude, indique que RTS S peut conférer une protection additionnelle ». Les taux d’immunité obtenus paraissent en effet d’autant plus satisfaisants qu’ils traduisent une amélioration de la protection déjà conférée par le recours aux moustiquaires.
La survenue d’événements indésirables graves a été comparable dans les deux groupes, traduisant l’inocuité ainsi qu’un bon niveau de sécurité du vaccin. Quant à son efficacité à long terme, elle reste bien évidemment à définir. Les premiers résultats permettant d’évaluer la protection conférée par ce produit 30 mois, c’est-à-dire après la troisième dose de vaccin, devraient être disponibles vers la fin 2014.
Testé aussi chez des nourrissons de 6 à 12 semaines
Par ailleurs, cette étude porte également sur plus de 9 000 nourrissons de 6 à 12 semaines. Pour l’heure, l’analyse des données fait état d’une efficacité de 35% avec un suivi de près d’un an. Les résultats définitifs en sont attendus pour la fin 2012.
Ce candidat-vaccin a été développé en partenariat par le laboratoire britannique GSK et Malaria Vaccine Initiative (MVI). Le projet est financé principalement par une subvention de la Fondation Bill & Melinda Gates à MVI. A l’avenir, GSK et MVI se sont engagés « à rendre ce vaccin disponible pour ceux qui en ont le plus besoin, s’il est recommandé et approuvé par les autorités ». Sauf mauvaise surprise – malheureusement toujours envisageable – il pourrait être disponible dès 2015-2016.
De leur côté, les représentants du Fonds mondial pour les vaccins – le GAVI Alliance – saluent « les résultats prometteurs de ce produit issu d’un développement public/privé (…) Un jour viendra où le vaccin contre le paludisme fera partie intégrante du programme de vaccination de tous les enfants à risque ».
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Source : New England Journal of Medicine, 18 octobre 2011, 10.1056/NEJMoa1102287 – GAVI Alliance, 18 octobre 2011