Paludisme : les professionnels du tourisme ne jouent pas vraiment le jeu…

Le risque de contracter le paludisme à l’occasion d’un déplacement en zone infestée est extrêmement présent. Or dans leur majorité, agences de voyage et tours opérateurs ne sensibilisent pas les touristes. Une réalité dénoncée par un médecin du Royal Hallamshire Hospital à Sheffield (Angleterre).

« Nous pensons que l’industrie du voyage doit améliorer ses conseils pratiques afin de lutter contre la propagation du paludisme parmi les touristes » écrit le Dr Edward Green dans les colonnes du British Medical Journal (BMJ). « Des conseils pourraient, par exemple, apparaître sur les billets d’avion »…

Une vraie bonne idée, loin d’être appliquée à ce jour. Sur les 27 compagnies et agences de voyage visitées outre-Manche par Green, 12 seulement évoquaient « succinctement » les risques de paludisme dans leurs brochures. Quant aux compagnies aériennes, c’est le service minimum. « Elles se limitent à former leurs équipages pour vérifier la présence d’insectes à l’embarquement. Ce n’est pas normal » poursuit l’auteur. « Les professionnels du tourisme passent à côté d’une occasion en or de sensibiliser les voyageurs aux dangers de cette maladie ».

Le risque il est vrai, est très réel. En mai dernier par exemple, une touriste allemande est rentrée des Bahamas infectée par Plasmodium Falciparum… En France, plusieurs milliers de cas sont ainsi rapportés chaque année par des voyageurs imprudents.

En attendant que les voyagistes développent des actions sérieuses de sensibilisation, deux enseignements s’imposent : d’abord, ne faites jamais l’impasse sur le traitement préventif de la maladie avant votre départ pour une zone endémique. Mais aussi, doublez cette précaution et emportez avec vous une moustiquaire imprégnée, c’est un répulsif pratique à utiliser et recommandé par l’OMS. Enfin au lever et au coucher du soleil, sortez toujours avec les bras et les jambes couverts, sans oublier de porter des chaussettes. Pour plus d’informations, consultez le Guide des Voyages de l’OMS. Des « fiches santé » classées par pays sont également disponibles sur le site du Centre des Informations médicales (Cimed) du ministère des Affaires étrangères.

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  Source : BMJ, BMJ 2008;337:a636