Paludisme : où en est la recherche ?

25 avril 2023

Malgré de réels progrès en termes de prise en charge et de mortalité, le paludisme continue de contaminer des milliers de personnes chaque année dans le monde. Faisons le point sur les pistes thérapeutiques actuellement à l’étude, à l’occasion de la journée mondiale dédiée ce 25 avril.

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Sur la seule année 2021, le paludisme a contaminé 247 millions de nouveaux patients, et provoqué 619 000 décès. Des chiffres rapportés à l’occasion de la journée mondiale du paludisme organisée ce 25 avril. Ces données inquiètent alors que la maladie reste évitable et qu’il est possible de guérir quand un traitement est mis en place précocement.

Globules rouges, génétique, microscope

Mais comment avance la recherche sur le front de cette pathologie ? Des chercheurs de l’Inserm font le point sur les récentes avancées en la matière :

  • L’équipe des Pr Mario Carucci et Julien Duez* mise actuellement sur un principe : rigidifier les globules rouges dans le sang pour empêcher la transmission virale. Précisément, ils « se sont intéressés aux globules rouges infectés par le parasite du paludisme, et ont explicité les mécanismes de filtration du sang par la rate», résument-ils. Ce travail a abouti à la mise au point de nouveaux médicaments a priori efficaces pour augmenter cette capacité de filtration. Si cette propriété venait à se confirmer, « les globules rouges infectés seraient alors retenus dans la rate pour y être détruits et éliminés, stoppant ainsi la transmission de la maladie » ;
  • Un second programme scientifique mené par une équipe Inserm de Montpellier** a récemment mis en lumière les mécanismes par lesquels le paludisme devient aussi virulent, « avec à la clé de nouvelles stratégies thérapeutiques qui ciblent spécifiquement ce mécanisme» ;
  • Une troisième équipe, celle du Pr Olivier Silvie, associe la génétique et le microscope pour identifier les protéines à l’origine de la transmission du paludisme ;
  • Dans le domaine de l’herboristerie, les propriétés de la plante Artesamia constituent également un objet d’étude. C’est de cette plante dont est extraite l’artémisinine, le principe actif des traitements indiqués dans la prise en charge du paludisme. Aujourd’hui, son administration sous forme de tisane par exemple anime la communauté scientifique. « Certains estiment que ces traitements à base de plante auraient un rôle à jouer dans la lutte contre le paludisme, notamment dans les zones endémiques et reculées, la plupart des chercheurs pointent du doigt l’absence de données d’efficacité solides», relaie l’Inserm ;
  • La mise au point d’un vaccin indiqué au cours de la grossesse est en cours de développement. La contamination chez la femme enceinte s’avère en effet délétère pour la santé maternelle et fœtale.

* Université Paris Cité, Inserm, UMR-1134, Biologie Intégré du Globule Rouge, 75015, Paris, France

**UMR 5235 CNRS/Université Montpellier, Biogenèse membranaire et interactions avec la cellule hôte chez Plasmodium et Toxoplasma, équipe Invasion de la cellule hôte et survie intracellulaire des parasites Apicomplexa, Montpellier

  • Source : Inserm, Nature Communication, Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 25 avril 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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