Pandémie grippale : vers des choix cornéliens…

10 mars 2009

En cas de pandémie grippale, quelles sont les populations auxquelles devront être réservés en priorité le vaccin ou le traitement prophylactiques disponibles ?

Pour le Comité consultatif national d’Ethique (CCNE), l’urgence sanitaire ne devrait pas reléguer les questions d’éthique au second plan. C’est pourquoi dans un avis sur les Questions éthiques soulevées par une possible pandémie grippale, ses membres recommandent au gouvernement de mieux communiquer sur sa stratégie.

« Quelle que soit l’incertitude sur la date de survenue d’une future pandémie grippale (…), il est urgent que la population soit mieux informée de la nature et des conséquences possibles d’une grippe due à un nouveau virus », recommande le CCNE.

Ses membres insistent également sur « la nécessité de définir des priorités pour l’accès à la vaccination ou à d’autres moyens de prévention ». A leurs yeux, « il est légitime que certaines personnes qui devront assurer le maintien des activités essentielles au pays (les personnels soignants, des transports, de la sécurité, de la production d’énergie, etc.) soient prioritairement protégées ».

Certes, mais ensuite ? Quelles populations seront protégées ? Et quels seront les critères de hiérarchisation en cas notamment de pénurie des moyens de traitement ou de prévention ? Impossible pour l’heure de répondre à ces « questions majeures ». Le CCNE tente de rassurer : « le fait d’être prioritaire ne préjuge en rien de la valeur individuelle de la personne. (…) Il s’agit de concilier les exigences éthiques avec le souci stratégique d’enrayer la progression de l’épidémie dans l’intérêt de tous »…

  • Source : Comité consultatif national d’Ethique, février 2009

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