Paracétamol : les Français ignorent le risque de surdosage

07 mai 2019

Le paracétamol est un des médicaments les plus utilisés en France. Recommandée en cas de douleurs et de fièvre, pour tous les âges, cette molécule n’est toutefois pas dénuée de risque. En cas de surdosage, elle devient toxique. Malheureusement trop de Français l’ignorent.

« En France, 20% des patients semblent ne pas connaître la toxicité à fortes doses du paracétamol », indique la Revue Prescrire. Pourtant, à très haute dose, il peut même s’avérer fatal, comme ce fut le cas de Naomi Musenga, une patiente décédée en décembre 2017 des suites d’une intoxication à la molécule. Autre donnée ignorée par 30% des Français : le fait que l’alcool aggrave cette toxicité.

Des atteintes hépatiques et rénales

Pour obtenir ces données, une étude sur les connaissances du grand public a été menée en 2015-2016, auprès de 819 patients. Résultats, « seul 1 patient sur 7 connaissait le risque hépatique du paracétamol. Et 37% ne faisaient pas le lien entre une surdose et des conséquences graves et irréversibles sur l’état de santé », notent les rédacteurs de la Revue. En tout, 34% ne savaient pas que l’alcool augmentait la toxicité hépatique du paracétamol.

De plus, « environ 2 patients sur 10 ont donné des réponses qui montraient qu’ils n’étaient pas à l’abri d’une surdose involontaire », poursuivent-ils. En cause, leur méconnaissance de la toxicité de la molécule. Mais aussi, le fait que le paracétamol « est commercialisé seul ou associé avec d’autres substances, [ce qui expose le patient] à prendre à son insu plusieurs médicaments contenant » cet antalgique.

A noter : Chez l’adulte et chez l’enfant à partir de 50 kg, la posologie est de 500 mg à 1 gramme par prise, toutes les 4 à 6 heures, sans dépasser 4 grammes par 24 heures. Chez certains patients, en cas notamment d’atteinte hépatique, de consommation importante d’alcool ou de malnutrition, la dose maximale de paracétamol ne doit pas dépasser 3 grammes par jour chez un adulte.

  • Source : Revue Prescrire numéro 427, mai 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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