Pas d’automédication pour les animaux
31 mars 2023
Votre chien a l’air patraque ? Votre chat manque d’énergie ? Ce n’est pas une raison pour lui donner la moitié de votre anxiolytique. Cela semble évident, mais l’Agence nationale du médicament vétérinaire tient à rappeler quelques bases : on ne donne pas à son animal un médicament prévu pour les humains.
Les cas d’intoxications médicamenteuses d’animaux de compagnie sont des motifs fréquents de consultation en urgence chez le vétérinaire. Soit parce que l’animal, chien ou chat le plus souvent, a ingéré accidentellement un médicament laissé à sa portée. Soit parce que, face à une douleur ou de la fièvre, « certains propriétaires prennent l’initiative d’administrer leurs propres médicaments à leur animal, sans savoir que ceux-ci peuvent être toxiques », indique sur son site le Dr Noëlle Bagault, vétérinaire à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine).
Le dispositif de pharmacovigilance géré par l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), au sein de l’Anses, le confirme : « fréquemment utilisés chez l’être humain, les antidouleurs à base de paracétamol sont en tête des médicaments à l’origine d’intoxications chez les animaux ». Même une dose infime peut être mortelle, surtout chez les chats qui ne disposent pas d’enzyme permettant de dégrader la molécule. « Le principe actif s’accumule donc dans le sang, conduisant à des effets indésirables, affectant le système sanguin, le foie ou les reins », selon les autres espèces.
AINS, antidépresseurs…
Les anti-inflammatoires sont aussi à proscrire, indique l’ANMV : « ils peuvent conduire chez les animaux à des troubles digestifs, rénaux et neurologiques, pouvant aller jusqu’au coma et au décès ». Anxiolytiques et antidépresseurs font également partie des médicaments pour humains générant des intoxications chez les animaux, avec de nombreux signes cliniques : « agitation, nervosité, pupilles dilatées, tremblements, pertes d’équilibre, troubles digestifs, troubles du rythme cardiaque », énumère le Centre hospitalier universitaire vétérinaire de Montréal. En fonction de la molécule, du poids et de l’âge de l’animal, une hospitalisation doit souvent être envisagée.
Quelques exceptions existent tout de même… sur prescription du vétérinaire. Ainsi, pour traiter la diarrhée chez un chien, les médicaments à base de lopéramide peuvent être utilisés, à condition de suivre la dose et la fréquence recommandée par le vétérinaire, afin d’éviter tout risque d’intoxication de l’animal.
A noter : En cas d’administration d’un médicament à usage humain à un animal, ou d’ingestion accidentelle, contactez rapidement un vétérinaire pour connaître la conduite à tenir. Si l’ingestion est récente (moins d’une heure), il peut être utile de faire vomir l’animal afin de réduire l’absorption intestinale, et de lui administrer du charbon activé.