Pas de saisons pour l’hypothermie !

Pas facile d’évaluer le risque d’hypothermie chez les sans-abri. Dans le dernier numéro du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), une équipe du Samu Social de Paris confirme que ce risque est « non-négligeable ». Et cela tout au long de l’année.

Sandrine Carpentier et ses collaborateurs du Samu social 75, ont rassemblé les fiches d’intervention remplies par les équipes mobiles en 2004, à Paris donc. Ils ont répertorié 107 cas d’hypothermie -décelés chez 82 personnes- ce qui représenterait 7% de leurs interventions.

Mais il s’agit là d’une « estimation minimale » du fait notamment de « l’absence de recherche systématique des cas par les différentes maraudes associatives ». Les auteurs ont toutefois constaté qu’une part « non-négligeable des personnes rencontrées cumulent plusieurs facteurs de risques d’hypothermie tels que l’alcoolémie et des pathologies chroniques ou aiguës ».

Par ailleurs et contrairement aux idées reçues, des cas d’hypothermie sont décelés tout au long de l’année. Pas seulement en hiver. Ce qui traduit une « fragilisation des organismes, soumis depuis plusieurs années à des conditions de vie difficiles ».

Pour Sandrine Carpentier, une estimation plus précise des cas d’hypothermie chez les sans-abri passe par le regroupement des données au sein d’une même cellule. Ce qui permettrait la mise en place d’une veille sanitaire efficace. Ils plaident enfin pour une meilleure formation des intervenants à la détection et au traitement de l’hypothermie, afin de « réduire le risque de morbidité et de mortalité ». L’occasion enfin, de rappeler que si vous voyez une personne en détresse dans la rue, vous devez avoir le réflexe d’appeler le 115.

• 

  Source : BEH, 9 janvier 2007 / n°1