Pays en développement : l’HTA ignorée ?

15 avril 2003

Les maladies cardio-vasculaires s’étendent dans les pays en développement. Et cela d’autant plus que le traitement de maladies comme l’hypertension artérielle (HTA) dans ces pays fait cruellement défaut. Exemple dans une région de l’Equateur.

En collaboration avec l’Institut Mario Negri de Milan, une équipe équatorienne a suivi la moitié de la population adulte d’un district du pays. Soit 4 284 personnes, dont près d’un tiers présentait une HTA. Or 1% seulement de ces malades bénéficiaient d’un traitement médicamenteux. A titre de comparaison, en France deux hypertendus sur trois reçoivent un traitement, et un sur quatre obtient un bon contrôle de sa tension. Encore ces résultats – mirifiques selon les standards équatoriens ! – sont-ils à juste titre jugés insuffisants…

Les auteurs ont également répertorié toutes les personnes décédées d’une maladie cardio-vasculaire ces deux dernières années. Plus de 75% de ces morts souffraient d’HTA. Or affirme Mariella Anselmi de l’Institut Mario Negri, « la plupart de ces décès auraient pu être évités si tous les hypertendus avaient suivi un traitement approprié et reçu les soins indispensables. ».

A la fin de l’année dernière, l’OMS avait déjà sonné l’alarme, soulignant que pratiquement 12 millions de décès d’origine cardio-vasculaire pourraient être évités chaque année dans le monde. La prise en charge de l’HTA, mais aussi de l’hypercholestérolémie est primordiale aux yeux des responsables de l’OMS. Mais elle est aussi très insuffisante. « Un traitement à faible dose associant des antihypertenseurs, des statines et de l’aspirine permettrait de réduire spectaculairement les cas de cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux. Les faits ont récemment démontré que ces traitements sont bénéfiques dans tous les groupes à risque », précisait alors un communiqué de l’OMS. Lettre morte ?

  • Source : The Lancet, 3 avril 2003

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