Pensons à surveiller la fréquence cardiaque…

14 janvier 2009

« La fréquence cardiaque (FC) est un facteur prédictif du risque d’événements cardiovasculaires », souligne le Dr Patrick Jourdain, cardiologue au centre hospitalier René Dubos de Pontoise (Val d’Oise). « Et sa mesure, qui repose sur un examen très simple et surtout peu coûteux, revêt donc une grande importance ».

Chez des patients souffrant d’une maladie coronarienne, l’étude BEAUTIFUL dont nous avons parlé récemment lors de sa publication, a démontré qu’une fréquence cardiaque au repos supérieure à 70 battements par minute entraînait une augmentation de 46% du risque d’infarctus. « Or en France plus de la moitié (54%) des coronariens dont l’état est stabilisé ont une fréquence cardiaque supérieure à 70 bpm. », poursuit Patrick Jourdain, en marge des Journées européennes de Cardiologie qui se déroulent à partir d’aujourd’hui à Paris. Et ceci malgré le fait qu’ils reçoivent les traitements recommandés.

« Tous les patients ne répondent pas de la même manière aux thérapeutiques » poursuit notre spécialiste. Pour autant selon l’étude BEAUTIFUL, l’ivabradine – un traitement prescrit contre l’angine de poitrine – réduirait de 36% le risque de nouvel infarctus chez les patients dont le pouls reste trop rapide malgré leur traitement. La raison ? « C’est un traitement qui a pour seule fonction d’agir sur la fréquence cardiaque. Il ralentit cette dernière, sans autre effet sur l’organisme ce qui a de nombreux avantages».

Autre bonne nouvelle, ce traitement présente un excellent profil de tolérance, même en association avec d’autres médicaments. Reste que la mesure de la fréquence cardiaque n’est pas encore systématique dans les cabinets médicaux. Ce que regrette Patrick Jourdain. « Nous avons désormais à notre disposition de nombreuses études qui montrent que c’est un puissant élément de pronostic cardiovasculaire ». Alors en effet, pourquoi s’en priver ?

  • Source : Interview du Dr Patrick Jourdain, janvier 2009

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