











Accueil » Santé Publique » Violences / Accidents » Pénurie de carburants : hausse des intoxications liées au siphonnage !
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Bien sûr la loi l’interdit : vous ne devriez pas siphonner, c’est-à-dire voler, le carburant d’un véhicule qui ne vous appartient pas. Mais au-delà de l’illégalité et de la question morale de cette pratique, l’Anses et les Centres antipoison déconseillent fortement cette pratique pour des raisons de santé.
En effet, les personnes pratiquant le siphonnage vident le réservoir d’un véhicule « en créant une aspiration du carburant par la bouche à l’aide d’un tuyau », décrit l’Anses. Objectif, pouvoir transvaser « le contenu du réservoir dans un autre récipient comme un jerrican, et (…) remplir un autre véhicule par exemple ». Mais « en aspirant dans le tuyau, on peut ingérer une petite quantité de carburant, ce qui suffit à provoquer une intoxication, et ce quel que soit le type de carburant (essence, gasoil…) », avertit l’agence de santé.
Et ces derniers temps, en raison de la pénurie de carburant, ce type de pratique a connu une hausse nette, qui a conduit à l’augmentation du nombre d’intoxications associées. Ainsi, « en octobre 2022, les Centres antipoison ont enregistré plus de cinq fois plus d’intoxications par siphonnage de carburants pétroliers que le nombre habituellement rapporté », note l’Anses. Ces intoxications ont principalement eu lieu entre les 9 et 18 octobre 2022, où jusqu’à un tiers des stations-service étaient à court de carburant sur le territoire national.
« En cas d’ingestion, les caractéristiques des carburants pétroliers (très fluides, irritants et volatils) favorisent les fausses routes, ce qui peut avoir de graves conséquences sur les bronches », avertit l’Anses. « L’apparition de fièvre ou de toux prolongée quelques heures après l’ingestion sont les premiers signes d’une éventuelle pneumopathie d’inhalation. »
En cas d’ingestion de carburant, voici comment il faut réagir :
– Ne pas se faire vomir pour éviter le passage de carburant dans les bronches puis les poumons ;
– Ne pas boire pour ne pas entraîner un risque de vomissement ;
– Rincer la bouche à l’eau ;
– Ne pas exercer une activité à risque, comme la conduite automobile ou l’utilisation de machines-outils, car la vigilance peut être altérée ;
– Surveiller les symptômes respiratoires (toux, fièvre, essoufflement) qui peuvent être retardés ;
– En cas de contact cutané, se laver les mains avec du savon et rincer la peau ;
– En cas d’urgence vitale (détresse respiratoire, perte de connaissance…) : appeler le 15 ou le 112 ou le 114 pour les personnes sourdes et malentendantes.
– Hors urgence vitale, pour tout avis médical après ingestion de carburants : appeler un centre antipoison ou consulter un médecin.
Source : Anses
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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