Perturbateurs endocriniens : qualité du sperme altérée, puberté précoce…

03 juillet 2018

Les perturbateurs endocriniens fragilisent les mécanismes hormonaux. Ce qui produit notamment des effets néfastes sur la santé reproductive. C’est d’ailleurs ce qu’ont observé les rédacteurs du dernier numéro du BEH, avec une baisse de la qualité du sperme. L’incidence des cancers des testicules a quant à lui augmenté, tout comme les cas de puberté précoce.

Les auteurs du dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) font le point sur l’impact des perturbateurs endocriniens sur la santé. Précisément, ces toxiques exposent notamment aux risques de :

Dysgénésie testiculaire, soit le trouble du développement des testicules à l’origine de malformations congénitales comme la cryptorchidie : l’incidence de ce trouble caractérisée par des testicules qui ne descendent pas a augmenté de « 2,64% par an entre 2002 et 2014 », notent les auteurs du BEH. Cette affection favorise aussi la survenue du cancer du testicule* et d’une mauvaise qualité du sperme. Résultats, la concentration du sperme en spermatozoïdes a diminué de 32,2% entre 1989 et 2005.

Les perturbateurs endocriniens constituent l’un des facteurs de risque de ce phénomène multifactoriel. « D’autres causes sont possibles ou peuvent être intriquées avec les précédentes, comme le tabagisme chez les femmes enceintes (…), des facteurs nutritionnels ou métaboliques, la pollution atmosphérique ou des modifications de mode de vie (sédentarité, stress, chaleur, sommeil). »

Puberté précoce : cette dernière est définie lorsqu’elle survient avant l’âge de 8 ans chez les filles, et de 9 ans chez les garçons. Les filles y sont 10 fois plus exposées que les garçons. Les auteurs du BEH ont évalué la forme la plus fréquente, la puberté précoce centrale idiopathique (PPCI). Son incidence est de 2,68 cas pour 10 000 filles, c’est-à-dire 1 173 nouveaux cas par an. Cette donnée est de 0,24 pour 10 000 chez les garçons, soient 117 nouveaux cas par an. Les régions les plus impactées sont Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes.

La PPCI « peut être liée à des facteurs génétiques spécifiques, et des facteurs ethniques/populationnels pourraient aussi jouer un rôle », notent les experts. « Pour autant, le rôle d’une exposition environnementale à des substances potentiellement perturbatrices endocriniennes et pouvant être d’origine anthropique** est à prendre en considération, sans exclure des facteurs environnementaux non encore identifiés. »

A noter : les perturbateurs endocriniens impactent les mécanismes hormonaux de la personne exposée et/ou des générations à venir.

*De 1998 à 2014, l’incidence du cancer du testicule a augmenté de 1,5% par an chez les 20-40 ans
**induit par l’impact humain

  • Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire le 3 juillet 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils