Petit-déjeuner ou dîner tôt réduirait le risque cardiovasculaire

14 décembre 2023

On le sait, ce que l’on mange impacte la santé cardiovasculaire. Mais la façon de manger est aussi importante. Selon des chercheurs de l’INRAE, prendre son petit-déjeuner et son dîner tôt réduirait le risque de développer une maladie cardiaque.

Une alimentation équilibrée est une source réelle de bien-être. Mais elle est également un excellent moyen de protection contre l’excès de cholestérol, le diabète ou l’obésité… Bref, elle favorise la santé du cœur.

Mais selon des chercheurs de l’INRAE, de l’Institut de santé globale de Barcelone, de l’Inserm et de l’université Sorbonne-Paris-Nord, le contenu seul de l’assiette ne suffit. L’heure de manger est aussi importante.

Avant 8h et pas après 20h

En suivant plus de 100 000 participants à la cohorte NutriNetSanté, les scientifiques ont observé que ceux qui prenaient leur petit-déjeuner tardivement présentaient un risque cardiovasculaire augmenté de 6 % à chaque heure qui passe. Par exemple, ceux qui petit-déjeunent à 9h présentaient 6 % de risque en plus que ceux qui mangent à 8h. Pour ceux qui prennent une collation à 10h, ce risque est augmenté de 12 %…

Idem pour ce qui est du dîner. Ceux qui dînent après 21 h voient leurs risques d’AVC s’accroître de 28 % par rapport à ceux qui le font avant 20 h, « en particulier chez les femmes », notent les auteurs.

Alors comment l’expliquer ? Difficile à dire dans la mesure où il ne s’agit là que d’un travail observationnel. Cependant, comme nous l’explique le Dr Bernard Sour du département Alimentation humaine à l’INRAE, « plusieurs hypothèses s’offrent à nous : les prises alimentaires synchronisent les horloges internes, ou rythmes circadiens, des différents organes du corps, influençant notamment des fonctions cardiométaboliques comme la régulation de la tension artérielle. Par ailleurs, notre sensibilité à l’insuline est plus optimale tôt le matin, et nous sommes plus résistants à l’insuline le soir. Ce qui fait que notre corps a plus de mal à métaboliser les aliments le soir. Des données d’essais contrôlés randomisés ont également montré plus d’intolérance au glucose, de résistance à l’insuline et un bilan lipidique plus défavorable quand la mélatonine est élevée, donc le soir ou la nuit. Enfin, on connait le lien entre le fait de sauter le petit déjeuner et la prise de poids. Ce qui va dans le même sens que nos résultats. »

Les chercheurs précisent néammoins que d’autres travaux sont nécessaires.

  • Source : INRAE – Interview du Dr Bernard Sour

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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