Enfant : Peur naturelle ou troubles anxieux ?
12 mars 2021
La peur concerne tous les âges. Chez l’enfant, elle est associée à diverses phases de son développement naturel. Toutefois, si la peur s’installe de façon pérenne et impacte fortement son bien-être, il faut s’assurer que votre petit ne souffre pas de troubles anxieux. Des pathologies qui doivent être prises en charge par un psychiatre.
Sous-diagnostiqués, les troubles anxieux touchent pourtant de nombreux enfants et adolescents. Et lorsqu’il est posé, le diagnostic reste très tardif. Or en l’absence de prise en charge, ces troubles persistent souvent à l’âge adulte et peuvent favoriser l’émergence d’autres pathologies. Comme des troubles de la personnalité.
Peur… d’avaler
Ainsi, certaines phobies simples peuvent devenir pathologiques si elles ne sont pas traitées, car elles impactent le quotidien. C’est le cas de la phobie des vomissements et de celle de la déglutition. Ces dernières ont été observées en consultation hospitalière ou aux urgences pédopsychiatriques. Elles apparaissent souvent après une banale gastro-entérite pour l’une ou après une fausse route pour l’autre.
Dans ces deux cas, cela entraîne « une restriction des apports alimentaires provoquant, si elle persiste une stagnation pondérale, puis un amaigrissement », prévient le Dr Coline Stordeur, du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert Debré à Paris.
L’école, un cadre angoissant ?
Autre situation reconnue comme à risque et plus difficile à diagnostiquer : la phobie scolaire. L’enfant « a peur d’être humilié ou jugé négativement dans des situations de performance ». Cette phobie est fréquente puisqu’elle touche 9% des adolescents. Les symptômes sont variés : « pleurs, colère, retrait, mutisme, évitement… », mais pas forcément faciles à distinguer d’un simple passage difficile à l’école.
Toujours dans le cadre scolaire, l’enfant peut aussi développer un refus scolaire anxieux. Dans ce cas, « il souhaite vivement avoir une fréquentation scolaire régulière et normale mais n’y parvient pas malgré ses efforts en raison d’un ou plusieurs troubles anxieux ». Et notamment celui correspondant à l’anxiété de séparation. Celle-ci désigne une anxiété excessive lorsque l’enfant est séparé de ses principales figures d’attachement. Elle touche 3% à 5% des plus de 3 ans.
Les signes d’alerte
Si vous observez chez votre enfant les symptômes suivants, consultez sans plus attendre :
– Son comportement marque une rupture par rapport à son état antérieur, il se déscolarise, vous voyez apparaître des idées suicidaires…
– Il est pris d’attaques de panique répétées, d’anxiété intense ;
– Ses symptômes se manifestent depuis plus de 6 mois ;
– La famille se voit imposer une réorganisation en raison du trouble anxieux de l’enfant, car il altère sa propre qualité de vie et celle de ses proches.