Peur du noir : les adultes aussi

02 novembre 2016

La crainte de l’obscurité est une phase courante du développement d’un enfant. Mais parfois, cette peur résonne encore à l’âge adulte. Comment l’expliquer ? Comment la combattre ? Les réponses de Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne à Paris et auteur du livre Peur du loup, peur de tout.

« La peur du noir remonte à la nuit des temps », avance Béatrice Copper-Royer. « La nuit représente un danger. Sorcières, monstres… Dans l’imaginaire collectif, c’est à cet instant que les forces du mal émergent. L’obscurité est intimement liée aux ténèbres, à la mort… » Dans le noir en effet, nous sommes plus vulnérables.

Mais le monde d’aujourd’hui ne présente plus les mêmes menaces. Alors comment expliquer ce mal-être à l’âge adulte ? « Plusieurs réponses peuvent être apportées », continue la psychologue. « Il peut s’agir d’une réminiscence de l’enfance ou encore d’un événement traumatique (une agression…). Quel que soit l’élément déclencheur, cette crainte peut gâcher la vie de la personne touchée. Tout simplement car l’angoisse est plus diffuse que celle liée à une réelle phobie. » Pour Béatrice Copper-Royer, « dans la majorité des cas la peur du noir n’est pas une phobie. Elle se manifeste rarement par des crises de panique ou des évanouissements. Il est donc possible de la combattre au quotidien ».

 Comment apprivoiser la peur ?

Il serait tentant de penser que la façon la plus simple pour lutter contre la peur du noir est de … laisser la lumière allumée ! Bien entendu, plus facile à dire qu’à faire, surtout si vous partagez votre vie avec quelqu’un. Selon Béatrice Copper-Royer, il est pourtant possible d’apprivoiser le noir « en s’y exposant quelques minutes quotidiennement. Vous pouvez également, à l’image des chambres d’enfant, installer une veilleuse près de votre lit. »

La seule chose à savoir : osez en parler. En effet, beaucoup d’arachnophobes ou d’agoraphobes n’hésitent pas à consulter. « Pour ce qui est de la peur du noir, c’est plus rare, peut-être par honte », se désole la psychologue. « Il est pourtant nécessaire d’évoquer le sujet… car des solutions existent ».

  • Source : Interview de Béatrice Copper-Royer, octobre 2016

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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