Peut-on avoir le cœur à droite ?

11 avril 2018

Si vous l’on demande de montrer l’endroit où se loge votre cœur, sans hésiter, vous posez votre main… en haut à gauche de votre buste. Mais le saviez-vous, chez certaines personnes, le muscle cardiaque a élu domicile à droite de la poitrine.

Se rendre chez le médecin et apprendre que votre cœur se situe en haut à  droite de votre thorax, et non à gauche comme c’est le cas chez la très grande majorité d’entre nous. Est-ce vraiment possible ? Oui ! Décrit pour la première fois en 1643, ce phénomène porte même un nom, « le situs inversus », peut-on lire dans l’ouvrage « 150 idées reçues sur le corps humain ». Dans ce cas, « la position de tous les organes est inversée ». 

Mais comment expliquer ce virement de bord ? L’expression des gènes influe. Et des expériences menées chez la souris mettent aussi en avant… la loi de la nature. En effet, « chez le tout jeune embryon, des cils vibratiles créent un courant liquidien à sens unique qui informe les cellules sur leur position. En inversant expérimentalement le sens du courant, les souris naissent avec un situs inversus, la position droite ou gauche de nos organes tiendrait donc à quelques cils ». 

Est-ce grave docteur ?

Dans la plupart des cas, le situs inversus ne présente aucun risque de complication. Ce n’est d’ailleurs pas anodin si sa découverte se fait souvent « de façon fortuite ».

Mais ce placement original du cœur peut poser problème en cas de transplantation. Dans ce cas, « le chirurgien devra faire avec, et ce n’est pas simple pour un organe de forme asymétrique ». Le problème est double : il faudra « d’une part réussir à faire entrer l’organe et d’autre part parvenir à connecter les vaisseaux sanguins configurés en sens inverse ».

Dans 5 à 10% des cas, le cœur à droite est à l’origine « d’une cardiopathie congénitale avec transposition des gros vaisseaux ».  Et « aucun avantage n’est en effet conféré par une disposition des organes d’un côté ou de l’autre, à condition que l’ensemble soit irrigué de façon cohérente ». 

En revanche, mieux vaut ne pas faire les choses à moitié avec le situs inversus. Lorsque ce phénomène est partiel*, « des anomalies de fonctionnement surviennent dans 95% des cas ».

*les organes migrent du côté opposé mais le cœur reste à gauche ou inversement

  • Source : « 150 idées reçues sur le corps humain », Christian Camara – Claudine Gaston, Editions First, 20,50 euros – 320 pages

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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