Peut-on manger de tout avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin ?
14 février 2008
En fait oui… et non. En période de rémission, les médecins poussent à manger normalement. Mais pendant les crises -qui s’accompagnent de vives douleurs abdominales- c’est une autre affaire. Le repas se transforme alors en parcours du combattant. Et pour les malades, c’est une véritable source de stress.
Ainsi de Julien, jeune Français de 23 ans qui devait faire un stage professionnel en Chine. « J’avais des inquiétudes au sujet de l’alimentation, beaucoup plus épicée là-bas qu’en Europe » explique-t-il… Or que la cuisine soit épicée ou non, il n’y a pas de régime idéal en cas de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). A chaque patient sa réponse, selon qu’il est en « rémission » ou en « poussée ».
En période de rémission, les repas se rapprochent d’une alimentation normale. En cours de crise en revanche, l’essentiel est de veiller à un apport calorique suffisant qui évite les restrictions inutiles, afin de ne pas aggraver la dénutrition favorisée par les diarrhées caractéristiques des MICI ! Selon l’Association de soutien aux malades François Aupetit (AFA), « la mesure essentielle, c’est de fractionner les repas, de réduire les crudités et certains légumes, en tâtant la tolérance au lait ». Certes, c’est plus facile à dire qu’à faire, sachant que les troubles intestinaux sont légion avec une MICI.
Pour les patients sous corticothérapie, le régime « sans sel » n’est pas nécessaire à l’exception des sujets âgés ou hypertendus… ce qui est exceptionnel. « Il suffit d’éviter les excès de sel et non pas de s’en priver » précise l’AFA. « Le régime sans sel n’a aucun effet préventif ni sur la prise de poids, ni sur le gonflement du visage que l’on peut observer sous corticoïdes ».
Le seul paramètre qui remet en question une alimentation « normale », c’est donc la fréquence des périodes de crises. Or l’arrivée des biothérapies et notamment des anti-TNFα permet d’obtenir des rémissions à long terme, de l’ordre de 1 à 2 ans. Conséquence, le patient peut s’alimenter quasi normalement. Au grand bonheur de Julien, qui du coup a pu assouvir son rêve de partir en Chine.