Peut-on prédire le risque d’alcoolisme ?

04 août 2014

Des chercheurs canadiens et britanniques viennent d’identifier 40 facteurs qui déterminent avec une précision de 70% quels adolescents deviendront des buveurs excessifs. Cette méthode pourrait permettre aux professionnels de santé de cibler leurs actions de prévention.

Au total, 2 400 Européens de 14 ans ont participé à l’étude. Laquelle s’inscrit dans le consortium IMAGE qui mène un projet de recherche en Europe sur les comportements risqués chez les adolescents. Tous devaient indiquer les événements vécus, leur profil psychologique, leur consommation d’alcool et de drogue. Par ailleurs, ils ont été soumis à un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM fonctionnelle) dans des situations stressantes ou réjouissantes.

L’impulsivité, le désespoir, l’attrait pour les sensations fortes, les antécédents familiaux de consommation de drogue contribuent à rendre un jeune vulnérable. Mais ce n’est pas tout puisque les scientifiques sont parvenus à montrer que des facteurs génétiques mais aussi liés à la structure cérébrale pouvaient également entrer en ligne de compte.

Retarder la première prise d’alcool

Les conclusions de l’étude n’indiquent pas pour autant que la consommation excessive d’alcool est programmée dans le cerveau. Elles donnent néanmoins aux professionnels qui interviennent auprès des jeunes des moyens pour repérer ceux qui ont besoin d’aide.

« La consommation d’alcool à un jeune âge est un facteur très important de dépendance à l’alcool à l’âge adulte », souligne Patricia Conrod, de l’Université de Montréal. « Chaque fois que l’on peut retarder la prise d’alcool d’un an, le risque d’alcoolisme plus tard dans la vie est réduit de 10%. Les interventions qui permettent de cibler correctement les jeunes à risque peuvent donc avoir des effets importants sur le long terme ».

  • Source : Université de Montréal, 9 juillet 2014

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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