Trop gras, trop sucré, trop salé : quand les promotions des supermarchés pèsent sur notre santé

21 mai 2025

Les promotions des supermarchés sont bonnes pour notre portefeuille (et encore). Mais pas pour notre santé ! Selon une enquête menée par un collectif d’associations, 66 % des produits en promo sont soit trop gras, trop salés, trop sucrés ou encore ultra-transformés. Parce que de nombreux consommateurs sont influencés par ces prix bas, faut-il contraindre les enseignes à vendre en promo plus de produits sains ?

Les produits en promotion dans les supermarchés ne portent jamais sur des produits bons pour la santé, c’est-à-dire ceux dont la consommation devrait augmenter selon le Programme national Nutrition Santé. C’est vrai pour 90 % d’entre eux selon une enquête* menée par sept associations (Foodwatch France, le Réseau Action Climat, France Assos Santé, la Fédération Française des Diabétiques, la Confédération Syndicale des Familles (La CSF), l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO)).

En tout, 4 726 promotions (2 + 1 offert, lots promotionnels) ont été passées au crible dans les enseignes Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc, Intermarché, Lidl. Et la majorité d’entre elles portent sur des produits trop gras, trop sucrés, trop salés et ultra-transformés.

Acheter plus, sans dépenser moins

Dans le détail, ces produits, dont la consommation devrait au contraire être réduite, concernant 66 % des produits en promotion. Il s’agit de biscuits, boissons sucrés, charcuteries, notamment. « De trop nombreuses promotions incitent à surconsommer en achetant en grande quantité puisque 40 % des promotions proposent d’acheter en lot ou ‘2+1 offert’ pour des produits à fortement limiter selon les recommandations santé », notent les associations dans un communiqué commun.

22 % des prix cassés concernent des produits dont la consommation n’est ni à augmenter, ni à réduire. Enfin, seulement 12 % des promotions s’appliquent à des produits que les Français ne consomment pas suffisamment, tels que les fruits, les légumes et les légumineuses. Pourtant, selon un sondage de 2022, 3 consommateurs sur 5 reconnaissent être influencés par les promotions dans leurs décisions d’achats.

La santé bradée en tête de gondole

Aussi, les associations exigent que les enseignent augmentent de 50 % minimum la part des promotions portant sur des produits dont la consommation devrait être augmentée selon le Programme national Nutrition santé ; fruits et légumes, légumes secs, fruits à coque non-salés, céréales complètes, huiles de colza, de noix et d’olive. Elles plaident aussi pour une hausse de 10 % des produits biologiques, à l’exception de ceux ultra-transformés. Les consommateurs semblent aussi convaincus, puisque, selon un sondage du Réseau Action Climat de mars 2025, 88 % déclarent être favorables à ce que les distributeurs proposent en majorité des promotions sur des aliments bons pour la santé.

Rappelons que l’alimentation est l’un des principaux facteurs modifiables impliqués dans les maladies non-transmissibles dans les pays industrialisés. Obésité, cancers, maladies cardiovasculaires, diabète…  Au niveau mondial, une alimentation déséquilibrée (selon des problématiques nutritionnelles bien différentes entre les pays à hauts et bas revenus) est un des principaux facteurs de risque de mortalité, avec environ 1 décès sur 5. « Avec leurs pratiques promotionnelles, les distributeurs vont à l’encontre des recommandations de santé publique, des attentes des consommatrices et consommateurs et des enjeux de consommation plus durable », dénoncent les associations.

« Quand on joue sur la présentation et le prix, on change les comportements ; les études le montrent, affirme le Pr Danieel Nizri, président du Programme national nutrition Santé (PNNS). Nous devons nous réapproprier les leviers de santé publique avec des stratégies de marketing positif, c’est donc intéressant de s’attaquer au sujet des promos pour demander non pas leur disparition mais qu’elles valorisent des produits bons pour la santé et l’environnement ».

Une pétition est en ligne afin d’interpeller les dirigeants des grandes enseignes, disponible ici.

*De février à fin mars 2025, 40 catalogues promotionnels des 5 principales enseignes de la grande distribution – Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc, Intermarché et Lidl – ont été analysés, soit 8 catalogues par enseigne. 4 726 promotions ont été répertoriées et comparées aux recommandations nutritionnelles élaborées par le Programme National Nutrition Santé.
  • Source : Santé public France, Foodwatch France, le Réseau Action Climat, France Assos Santé, la Fédération Française des Diabétiques, la Confédération Syndicale des Familles (La CSF), l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO).

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin - Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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