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Parce qu’elles mettent à mal notre vue et notre sens de l’orientation, la nuit et l’obscurité sont depuis longtemps associées au danger. Il faut avouer que les contes de notre enfance ne facilitent pas les choses puisqu’ils associent le crépuscule aux monstres et autres sorcières. Ainsi n’est-il pas rare, durant l’enfance, de développer une crainte de l’obscurité. A mesure que le temps passe, que l’on grandit et mûrit, ces inquiétudes disparaissent. Mais elles peuvent aussi perdurer et prendre la forme d’une phobie à l’âge adulte.
« Le fait que cette peur persiste à l’âge adulte peut avoir plusieurs explications », nous explique le psychiatre Nicolas Neveux. « Une réminiscence de l’enfance, un événement traumatique, ou simplement un trop-plein d’anxiété qui cherche à s’extérioriser… Comme toutes les phobies, celle de l’obscurité – appelée nyctophobie – se manifeste par une exagération du danger. Une peur qui n’a rien de rationnelle et qui n’est pas justifiée. »
Les manifestations phobiques s’apparentent le plus souvent à une crise d’angoisse. « Une boule au ventre, des tremblements, l’accélération du rythme cardiaque, des nausées… sont autant des symptômes possibles », note le Dr Neveux. « Tous ces signes – qui peuvent considérablement altérer la vie quotidienne – n’apparaissent que si la personne est confrontée à la situation problématique, ou si elle l’anticipe. C’est l’anxiété anticipatoire. Une anxiété qui disparaît une fois la personne soustraite à cette situation. »
« Avant toute chose, un diagnostic doit être posé. Si une personne a peur de la nuit car des esprits viennent lui parler, ce n’est plus de la phobie, il faut envisager un autre diagnostic », lance Nicolas Neveux. « Une première consultation chez le médecin traitant permettra d’écarter d’éventuelles causes somatiques. Puis un médecin psychiatre posera un diagnostic précis. Ensuite, ce psychiatre ou un psychologue pourra vous accompagner et vous aider. »
« Ici, on ne parle pas de traitement médicamenteux. Le traitement de référence reposera sur une thérapie comportementale et cognitive (TCC) », continue le psychiatre. « Dans les phobies, les signaux du danger sont allumés alors qu’il n’y en a pas. Les TCC vont permettre de remettre du rationnel dans tout ça. Le premier volet, le cognitif, va aider la personne à prendre conscience du caractère irréel du danger. Ensuite seulement pourra débuter le volet comportemental avec une exposition progressive à l’obscurité, selon les réactions de chacun. » Objectif, vous l’avez compris, transformer les idées irrationnelles en une évaluation plus adaptée aux circonstances.
Source : Interview du Dr Nicolas Neveux, 24 novembre 2021
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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