Pierce and lobe…

03 mars 2004

Bannissez donc les piercings du haut de l’oreille ! Car selon une étude récente, dans 13% des cas le percement d’une oreille est suivi d’une infection. Dont plus du tiers dues au pyocyanique, un germe redoutable et très résistant aux antibiotiques.

Certes dans certains cas, des erreurs de manipulation ont été incriminées. Mais il arrive aussi qu’aucun défaut d’asepsie ne soit en cause. En fait, la partie supérieure de l’oreille est composée de cartilage, un tissu sans vaisseaux sanguins: en cas d’infection, les cellules chargées de notre défense immunitaire ne peuvent donc y parvenir.

Il vaut donc mieux percer le lobe, mais pas dans n’importe quelles conditions. Les pistolets ” perce-oreilles “, qui sont utilisés dans les bijouteries, comportent un mécanisme à ressort propulsant un clou métallique. Celui-ci réalise une brèche grossière dans la peau et le cartilage. Une véritable porte d’entrée aux infections…

L’utilisation, dans de bonnes conditions d’asepsie, d’une seringue et d’une aiguille stériles est bien préférable. Et le sujet est sérieux, puisque l’Assemblée nationale a créé une commission d’enquête sur les conditions de sécurité sanitaire liées aux différentes pratiques de modifications corporelles !

Un guide des bonnes pratiques du piercing a par la suite été rédigé, par des perceurs et par le Dr Guiard-Schmid, de l’Hôpital Rothschild de Paris. En attendant la mise en place plus que souhaitable d’un cadre juridique, un conseil pour dormir sur vos deux oreilles: n’en percez que le lobe! Car de graves complications peuvent aboutir au délabrement de l’oreille, imposant ensuite une chirurgie réparatrice… pas toujours efficace.

  • Source : JAMA, vol.291 - pp.981-985, 24 février 2004

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