Pilule : au bout du chemin, une meilleure tolérance
14 février 2008
En France, six femmes sur dix ont choisi la pilule comme moyen contraceptif. C’est un vrai plébiscite ! Efficacité amplement reconnue, bienfaits sur la qualité de vie… ses atouts ne manquent pas. Or 40 ans après son arrivée dans notre pays, la pilule a considérablement changé.
En France et jusqu’en 1967, la contraception était purement et simplement interdite. Présentée par le député et médecin Lucien Neuwirth, la loi du 28 décembre 1967 a permis aux femmes de maîtriser leur fécondité. Une véritable révolution sociale ! Devant l’Assemblée nationale, le sociologue Pierre Bourdieu parlera de cet épisode comme du « passage pour les femmes, d’une fécondité forcée à une fécondité choisie ».
Sept ans après son autorisation aux Etats-Unis (en 1960), la pilule contraceptive arrivait donc en France. La toute première était déjà une pilule combinée, c’est-à-dire qu’elle associait deux hormones : un œstrogène et un progestatif. C’est le progestatif qui apporte l’efficacité contraceptive, prinicipalement en stoppant l’ovulation. La présence d’oestrogène est très importante, puisque c’est l’oestrogène qui va permettre de réguler le cycle.
Depuis les années 60, les doses d’oestrogènes utilisées ont considérablement diminué, l’enjeu étant de limiter les effets secondaires, Elles sont ainsi passées de 150 microgrammes (µg) à 50 µg pour les pilules dites normodosées, à 30 µg pour les mini et même à 20 µg et 15 µg pour les super-mini, qui sont aujourd’hui les plus prescrites par les gynécologues.
Désormais l’objectif principal est d’améliorer encore l’acceptation de la pilule en apportant des bénéfices supplémentaires, qui vont au-delà de la simple efficacité contraceptive. Dans cette perspective, de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine des progestatifs.
Les plus récents ne sont plus comme les précédents, des dérivés de la testostérone qui est une hormone mâle. Dotés de propriétés anti-androgéniques, certains progestatifs comme la drospirénone, se rapprochent même aujourd’hui de la progestérone naturelle.
Résultat : bien au-delà d’une simple efficacité contraceptive, les pilules de dernière génération apportent des bénéfices additionnels. Le plus recherché est bien sûr l’absence de prise de poids, mais aussi de toute autre sensation de doigts boudinés, de jambes lourdes ou de poussées d’acné. Cette amélioration de la tolérance retentit favorablement sur la qualité de vie des femmes et donc sur l’observance. Autrement dit, sur le respect de la prescription et in fine, sur l’efficacité contraceptive.