Pilule et thrombose : des chiffres inquiétants

Plus de 100 millions de femmes dans le monde recourent à la contraception hormonale. Pourtant, cette contraception… de masse n’est pas sans danger !
Dans le New England Journal of Medicine, une compilation de travaux relatifs aux risques de thromboses liés à la contraception orale provoque quelques alarmes. Les auteurs rappellent que le premier cas publié d’embolie pulmonaire sous contraceptif remonte … au début des années 60 !

Et en quarante ans, le nombre de décès observés amène à se demander si certains progrès ne constituent pas… une régression ! Surtout lorsque cette forme de contraception est utilisée chez des femmes qui se trouvent à risque. Soit qu’elles fument, soit qu’elles aient un taux excessif de cholestérol ou une tension artérielle trop élevée par exemple.

Chez des non-fumeuses de 20 à 24 ans qui prennent la pilule et sont en bonne santé, la mortalité cardio-vasculaire n’excède pas six cas par million de femmes et par an. Chez des fumeuses plus âgées, elle atteint en revanche des proportions quasiment colossales. Entre 100 et 200 morts par million et par an !

Quant aux hypertendues… Dès 1996, le Dr Neil Pouter, de Londres, soulignait que « l’hypertension doit être considérée comme une contre-indication majeure de la pilule contraceptive ».

Pour diminuer l’incidence de ces accidents, certains chercheurs suggèrent de réduire la dose d’oestrogènes renfermée par les contraceptifs oraux. D’autres affirment au contraire que l’effet engendré serait limité. Bref, les recherches durent depuis 40 ans…et paraissent loin d’être terminées.

En attendant Mesdames, ne tombez pas dans le piège de la routine. Une prescription contraceptive ne saurait faire l’objet d’un renouvellement automatique. Un interrogatoire et un examen minutieux sont toujours indispensables…

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  Source : New England Journal of Medicine, 17 mai 2001