Plate-formes de soins : Santéclair aligné par l’Ordre

07 mars 2004

Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens n’apprécie pas d’être pris comme en otage selon lui, par les représentants de la plate-forme de services en santé Santéclair. Il le lui a fait savoir à plusieurs reprises. La dernière par voie de presse…

La société en question – filiale des groupes AGF et MAAF/MMA – agit en fait comme prestataire pour un peu plus de 5 millions de clients de complémentaires santé. Un beau panier de clientèle, pour le compte duquel logiquement, elle prospecte les pharmaciens d’officine. Objectif : conclure des contrats de partenariat et de fourniture privilégiés.

Le problème ? D’après l’instance ordinale, ces représentants se prévalent d’une approbation de l’Ordre. Une démarche en contradiction avec des mises en garde qui remonteraient à… mai 2002 et d’où il ressortait en particulier que l’Ordre n’entendait pas « soutenir un projet commercial particulier y compris par l’octroi, explicite ou implicite, d’un agrément quelconque. » Comme par ailleurs il avait été indiqué à Santéclair « qu’aucune forme de communication (…) ne devait faire état d’une approbation ordinale ni comporter de référence à l’Ordre des pharmaciens », la présidente de la Section centrale A, Isabelle Adenot, se fâche sérieusement.

Elle a été jusqu’à formaliser sa colère par un courrier officiel au directeur du développement de Santéclair. Courrier assorti d’un appel public aux confrères qui seraient encore démarchés. Avec une demande sans ambages, de prévenir la Section A par écrit. Nous avons joint Frédéric Cosnard, directeur du Développement de la plate-forme. Surpris, il assure que les représentants de Santéclair – étudiants en pharmacie ou pharmaciens diplômés – ont pour instruction stricte d’indiquer en tout et pour tout « que le contrat (proposé) respecte en tous points les principes déontologiques qui s’appliquent à la profession ».

C’est naturellement la parole de l’un contre l’autre… mais un point est surprenant. C’est qu’il puisse être interdit à une entité de faire même simplement savoir qu’elle a été en contact avec une autre. Une approche qui manque pour le moins de transparence, et ne doit pas simplifier la tâche des officinaux soucieux du caractère déontologique des contrats proposés.
Sources : Bulletin de l’Ordre des Pharmaciens, 26 mars 2004 et Entretien M. Frédéric Cosnard, 1er avril 2004

  • Source : WHO/UNICEF, 23 March 2004

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