Poliomyélite : la guerre, une menace pour l’éradication
18 août 2015
Le vaccin contre le virus de la poliomyélite s’administre sous forme orale. ©Destination Santé
L’éradication du virus de la poliomyélite est à portée de main. Mais la bataille n’est pas encore gagnée. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle, à l’occasion de la mise à jour de ses recommandations rendues publiques ce 17 août, que les conflits mettent en péril les acquis en la matière.
« D’importants progrès ont été observés dans la lutte contre la poliomyélite », remarquent les experts de l’OMS. Toutefois, « la transmission de ce virus au niveau mondial se poursuit, avec notamment 2 nouveaux cas exportés d’Afghanistan vers le Pakistan. » Si ce dernier pays n’a quant à lui pas exporté de cas depuis octobre 2014, c’est là que 85% de tous les cas de poliovirus sauvage ont eu lieu en 2015.
Par ailleurs, « le risque de nouvelles exportations depuis le Pakistan perdure », soulignent les experts. « D’autant que les contaminations par ce virus se sont poursuivies au cours de la saison à faible risque de transmission. » Par conséquent, l’OMS recommande de « renforcer la coordination et la surveillance inter-frontalière, ainsi que la vaccination dans ces deux pays ». Objectif : réduire le risque de propagation au niveau mondial.
Indemne, l’Afrique reste fragile
En Afrique, « aucun cas d’infection par le poliovirus sauvage n’a été notifié depuis le dernier cas au centre de la Somalie, le 11 août 2014 », indiquait l’OMS il y a une semaine. « Cette date marque le fait qu’un an s’est écoulé depuis la détection du dernier cas de poliovirus sauvage sur l’ensemble du continent africain, indiquant ainsi un progrès important vers l’éradication. »
Les experts de l’OMS émettent malgré tout de sérieuses réserves. « Les pays et zones géographiques affectées par des conflits armés sont particulièrement vulnérables à des flambées du virus, en raison de l’insécurité et de l’inaccessibilité par les services de santé », soulignent-ils. Le Moyen-Orient, la Corne de l’Afrique et la région du Lac Tchad sont tout particulièrement concernées. « Les bons résultats obtenus grâce à d’intenses efforts pourraient être rapidement perdus si le système de santé ne reste pas fonctionnel dans le cas de crises humanitaires complexes. »